Question de M. MOULY Georges (Corrèze - RDSE) publiée le 03/03/2005

M. Georges Mouly attire l'attention de M. le ministre délégué aux anciens combattants sur le problème posé par le maintien de la « Voie sacrée » dans le réseau des routes nationales qui semble aujourd'hui être remis en question par un projet de déclassement. Dénommée ainsi par Maurice Barrès et inaugurée par Raymond Poincaré en 1922, la RN 35, en effet, loin d'être seulement une route, comme tant d'autres, est bien ce monument de notre mémoire nationale rappelant le lourd sacrifice de tant de nos compatriotes qui, à Verdun, ont lutté, combattu et vaincu. Persuadé que le classement de la Voie sacrée doit être maintenu, il le remercie de bien vouloir lui préciser la position du Gouvernement sur cette question.

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Transmise au Ministère de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer


Réponse du Ministère de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer publiée le 31/05/2005

Les fonctions de desserte locale à l'échelle départementale que la RN 35 assure sont prépondérantes. Le niveau de son trafic, de l'ordre de 3 000 à 4 000 véhicules par jour, ainsi que ses caractéristiques géométriques ne la distinguent pas d'une route départementale. C'est cette analyse qui justifie aujourd'hui le transfert de cette route nationale, sachant qu'elle sera aussi bien sinon mieux gérée à l'échelle du département par le conseil général, dont le savoir-faire est reconnu. En se recentrant sur le réseau structurant constitué pour l'essentiel de voies rapides, l'État mettra en place une organisation radicalement différente à une échelle interrégionale permettant une gestion par axe. Cette organisation ne sera plus adaptée à la gestion qu'appelle la RN 35. Il est vrai qu'entre Bar-le-Duc et Verdun, cette route est également dénommée « Voie sacrée », avec toute la symbolique qu'une telle dénomination entraîne. C'est d'ailleurs le nom employé sur les cartes routières, le numéro de la route étant placé entre parenthèses. Ce qui importe aujourd'hui, ce n'est pas tant la domanialité de la route que la capacité à perpétuer la mémoire et donc le rôle tout à fait éminent, stratégique et d'intérêt national qu'elle a eu lors de la Grande Guerre. Il convient donc de préserver, sur les cartes routières et la signalisation de direction, la terminologie d'usage « Voie sacrée ».

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