Question de M. SUEUR Jean-Pierre (Loiret - SOC) publiée le 14/07/2005
M. Jean-Pierre Sueur appelle l'attention de Mme la ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie sur l'insuffisance des moyens alloués par la communauté internationale pour la lutte contre le paludisme. Cette maladie entraîne, chaque année, plus d'un million de victimes dans les pays les plus pauvres, dont plus de 90 % vivent en Afrique subsaharienne. Il apparaît que la communauté internationale ne se donne pas les moyens financiers d'une lutte efficace contre le paludisme. Ainsi, selon l'Organisation mondiale de la santé, 3,2 milliards de dollars (soit 2,5 milliards d'euros) par an, dont 2 milliards consacrés aux pays d'Afrique, seraient nécessaires pour lutter de manière efficace contre cette maladie dans les 82 pays les plus touchés, soit 5 fois plus que les 600 millions de dollars (soit 466,7 millions d'euros) actuellement affectés à la lutte contre le paludisme. Il lui demande en conséquence quelles initiatives la France compte prendre pour que la lutte contre le paludisme soit enfin dotée des moyens indispensables.
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Réponse du Ministère de la coopération, du développement et de la francophonie publiée le 06/10/2005
La ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie précise à l'honorable parlementaire la participation de la France à la lutte contre le paludisme au cours de l'année 2005 et les initiatives prises pour augmenter cette participation. La France apporte son soutien aux populations atteintes par le paludisme selon différentes modalités. Le Gouvernement appuie l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son initiative « Roll back Malaria », appui qui a débuté en 2004 et associe un soutien financier (1 525 000 euros) et une mise à disposition d'expertise (deux postes en fin 2005). En termes de recherche, le ministère des affaires étrangères soutient des instituts, travaillant dans les pays en développement (instituts Pasteur de Dakar, Bangui et Tananarive ; centre Pasteur de Yaoundé ; centre international de recherche médicale de Franceville au Gabon ; centre de recherche médicale et sanitaire de Niamey et centre Muraz à Bobo Dioulasso) qui ont tous, sur financement français, des programmes de recherche locaux concernant cette maladie. Mais le soutien le plus important à la lutte contre le paludisme passe aujourd'hui par le Fonds mondial dont la France est devenue le premier contributeur. Le Fonds mondial sida, tuberculose et paludisme représente aujourd'hui 45 % des moyens consacrés à la lutte contre cette endémie pour l'aide internationale. En trois ans, il est devenu le premier bailleur de fonds contre cette maladie, et a notamment favorisé l'accès des malades du Sud aux nouveaux traitements. Ainsi il prévoit que les financements acceptés lors des quatre premiers appels à projet permettent la distribution de 145 millions de traitements composés de plusieurs médicaments à base d'artémisine et la délivrance de 108 millions de moustiquaires imprégnées. Le Président de la République a annoncé le doublement de la contribution française au Fonds mondial sida tuberculose et paludisme d'ici 2007. Dans ce cadre, la ministre déléguée a confirmé lors de la conférence de Londres le 6 septembre 2005 l'engagement français d'apporter au Fonds 225 millions d'euros en 2006 et 300 millions d'euros en 2007. La France a pris des engagements politiques et financiers pour que ces trois types d'activités qui participent à la lutte contre le paludisme puissent continuer en 2006.
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