Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 15/06/2006
M. Jean Louis Masson attire l'attention de M. le ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer sur sa réponse à la question écrite n° 86071 de Mme la députée Marie-Jo Zimmermann (JO Assemblée nationale du 23 mai 2006). Elle lui demandait d'expliquer comment ses services peuvent prétendre que même mise à 2 x 3 voies, l'autoroute A 31 serait saturée à terme entre Nancy et Metz. En effet, son passage de 2 x 2 à 2 x 3 voies générerait un supplément de capacité de 30 à 40 000 véhicules/jour. Or le trafic prévisionnel sur une autoroute A 32 nouvelle n'est que de 10 000 véhicules/jour en 2020, soit plus de trois fois moins que le supplément de capacité sus-évoqué. Eu égard au temps qu'il a mis pour répondre, on aurait pu au moins espérer que la réponse soit cohérente et complète. Or la réponse confirme que la prévision de trafic sur l'hypothétique autoroute A 32 nouvelle « entre Dieulouard et Retonfey est d'environ 10 000 véhicules/jour à l'horizon 2020 ». Par contre, elle n'explique pas du tout pourquoi ces 10 000 véhicules/jour ne pourraient pas être absorbés par une troisième voie sur l'A 31 existante, ce qui était bien l'objet de la question. Il souhaiterait donc obtenir l'explication correspondante. Par ailleurs, la réponse indique que le trafic sur l'autoroute A 32 comporterait « une part importante de poids lourds en transit dans le sillon mosellan ». C'est exactement le contraire de ce qu'ont prétendu les ministres de l'équipement successifs au cours des dernières années. A l'époque, il s'agissait d'arbitrer entre le tracé Est et le tracé Ouest du projet A 32. Or, pour discréditer le tracé Ouest, c'est-à-dire le tracé direct Longwy-Toul, le principal argument était qu'il y avait très peu de poids lourds en transit parmi les flux constatés sur l'autoroute A 31 et que la plupart d'entre eux avaient une provenance ou une destination dans le sillon lorrain, ce qui rendait nécessaire le choix du tracé Est situé dans le sillon lorrain. Enfin, il n'est pas non plus sérieux de justifier la réalisation d'une autoroute A 32 nouvelle par la desserte de l'aéroport régional car celui-ci est à trois kilomètres de l'échangeur autoroutier de Lesménils sur l'A 31. La mise en voie rapide de cette très petite section de route étant déjà programmée, on voit mal pourquoi une seconde autoroute de desserte serait nécessaire. Il souhaiterait donc qu'il éclaircisse l'apparente contradiction constatée dans les explications ministérielles sus-évoquées. Cet éclaircissement est d'autant plus indispensable que l'auteur de la présente question a déjà lui-même à plusieurs reprises évoqué les incohérences du dossier et qu'il n'a pas non plus obtenu de réponse satisfaisante, notamment suite à ses questions écrites n° 13583 du 26 août 2004, n° 21884 du 2 mars 2006, n° 22075 du 9 mars 2006, n° 22111 du 9 mars 2006 et n° 22530 du 30 mars 2006 qui ont été arbitrairement regroupées pour recevoir une réponse elliptique publiée au Journal officiel du Sénat du 1er juin 2006.
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Réponse du Ministère des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer publiée le 01/03/2007
La saturation progressive de l'autoroute A 31 entre Toul et Thionville, liée aux multiples fonctions qu'elle assume aujourd'hui, constitue un handicap important pour l'économie régionale et nationale auquel il convient de remédier. S'agissant de la section centrale de l'A 31, entre Dieulouard et Fey, les prévisions actuelles de trafic démontrent qu'elle sera saturée dès 2015 dans sa configuration actuelle à deux fois deux voies, et à l'horizon de 2025, si elle est élargie à deux fois trois voies. Par ailleurs, l'élargissement de la section centrale de l'A 31 ne permet pas de séparer le trafic de transit du trafic local, ce qui peut se traduire par une dégradation du niveau de service offert actuellement sur l'A 31 sur laquelle le mélange actuel des flux s'avère pénalisant pour la sécurité et la fluidité. L'élargissement ne peut constituer une solution durable. En revanche, la réalisation de la section centrale de l'A 32, entre Dieulouard et Retonfey, permettra de délester l'A 31 d'une part importante de poids lourds en transit dans le sillon mosellan et du trafic d'échange longues distances. Le gain de capacité obtenu, s'il peut être absorbé en partie par la création d'une troisième voie sur l'A 31, permet de réserver cette dernière et le réseau adjacent à l'écoulement du trafic local. C'est pourquoi, dans le cadre des études relatives à ce projet, l'hypothèse d'une réalisation complète de l'A 32 entre Toul et Thionville est privilégiée. Les études menées dans la perspective de la création de ce nouvel axe autoroutier prennent bien en compte l'hypothèse d'optimisation des infrastructures existantes.
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