Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 12/07/2007
M. Jean-Noël Guérini attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur la situation préoccupante voire alarmante de la psychiatrie en France.
Les professionnels sont inquiets de la baisse conséquente de 36% du nombre de psychiatres prévue d'ici 2025. Cette situation semble des plus surprenantes car 3 à 4% de la population totale française est atteinte de maladies mentales légères ou plus problématiques. En outre, d'autres études mettent en exergue que 40 % des Français sont affectés par un état réel de souffrance psychique. En trente ans, le nombre de dépressions déclarées a été multiplié par six et l'OMS prévoit qu'en 2020 les troubles psychiatriques seront la première pathologie, devant les maladies cardio-vasculaires.
Malgré le plan gouvernemental pour la santé mentale, les difficultés sont les mêmes. Il est compliqué pour la communauté médicale, pour les patients et pour les familles d'admettre que la psychiatrie est le parent pauvre de la médecine française.
En conséquence, il lui demande les mesures que le Gouvernement entend prendre pour pallier le manque de moyens matériels et financiers du parent pauvre de la médecine.
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Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports publiée le 04/10/2007
À ce jour, la plupart des études épidémiologiques évaluent la prévalence sur un an des troubles mentaux en France entre 15 % et 20 %. L'augmentation observée depuis plusieurs années de la demande adressée aux professionnels de la psychiatrie et de la santé mentale traduit cependant moins une augmentation des troubles eux-mêmes qu'un changement global de la perception de la psychiatrie et des psychiatres, qui amplifie la connaissance du fait psychique et permet l'expression de la demande. C'est pour répondre à cette priorité de santé publique que le plan psychiatrie et santé mentale, qui couvre une période de quatre ans, a été adopté en avril 2005. Ce plan, qui prévoit un effort financier total de 288 MEUR sur la période 2005-2008, est complété par un volet investissement particulièrement important puisque l,5 milliard d'euros sera attribué sur la période 2006-2010. Cela permettra d'améliorer les conditions d'accueil et de prise en charge des patients à la fois en hospitalisation, mais également sous des formes ambulatoires ou à temps partiel. Les premiers bilans montrent que cette politique nationale a été bien relayée au niveau régional. Les budgets affectés aux établissements ayant une activité de psychiatrie en 2005 (36 MEUR) ont été supérieurs aux crédits annuels prévus (21 MEUR) et cette tendance s'est poursuivie durant la deuxième année de mise en oeuvre du plan. Cela s'est notamment traduit par le financement important de postes de médecins (78 postes sur un an) et de professionnels paramédicaux (603 postes sur un an). La montée en charge de cette politique en 2007 et 2008 sera continue et s'appuiera sur le développement de l'articulation entre les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux.
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