Question de Mme HERMANGE Marie-Thérèse (Paris - UMP) publiée le 19/07/2007
Mme Marie-Thérèse Hermange souhaite rappeler l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur la nécessité pour les femmes de bénéficier d'une détection systématique du virus HPV (appelé " Papillomavirus humain "), principale cause du cancer de l'utérus. Le taux de précision du frottis pour détecter un tel virus est de l'ordre de 70 %. Si le test HPV, qui permet même de détecter le virus avant que les anomalies n'apparaissent, était ajouté systématiquement au frottis, la fiabilité du dépistage passerait à 99 %. Or, le test HPV est pris en charge par la sécurité sociale, et ce depuis le 14 février 2004, uniquement en cas de frottis douteux, ce qui représente 5 % des cas. Elle lui demande donc si elle envisage d'instaurer une détection systématique du virus HPV, pour un meilleur dépistage et pour sauver, chaque année, des milliers de vie de femmes.
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Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports publiée le 20/09/2007
Saisie par la direction générale de la santé, l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES) a évalué en 2004 l'apport que pouvait représenter le test HPV dans le cadre du dépistage du cancer du col de l'utérus. Au cours des débats, il s'est avéré que la plupart des experts considèrent que le dépistage par le test HPV seul à la place du frottis cervico-utérin n'était pas justifié. Les principales conclusions issues des débats entre experts étaient que le test HPV associé au frottis offre des perspectives prometteuses : le bénéfice médical et économique devra être réévalué après le résultat des essais randomisés et des études de cohortes en cours, et la réalisation d'un modèle coût-efficacité ; le test HPV seul à la place du frottis cervico-utérin n'est pas justifié : c'est une hypothèse à évaluer à plus long terme. L'opportunité d'utiliser ce nouveau test dans le cadre du dépistage devrait être comparée à une stratégie d'optimisation du dépistage actuel dans l'optique d'une meilleure couverture. Dans la perspective d'une mise en oeuvre future de ce test, des prérequis seront indispensables : confirmation de la population cible, algorithmes de prise en charge, définition des conditions techniques et des modalités du contrôle de qualité, formation des professionnels et information des patientes, évaluation de l'impact sur les pratiques professionnelles. Cette évaluation a conduit au remboursement des tests HPV pour les frottis ASCUS (c'est-à-dire se révélant incertains). Pour autant, les données d'analyse étaient insuffisantes pour valider l'utilisation systématique du test HPV. Aujourd'hui des études sont en cours, notamment au CHU de Reims, et elles devraient probablement apporter un complément d'informations permettant d'affiner l'apport proposé par le test HPV et d'envisager les conditions d'une idéale utilisation de ce dernier. Enfin, une réévaluation des techniques de dépistage sera prochainement entreprise, notamment dans le contexte du développement du vaccin HPV.
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