Question de M. SUTOUR Simon (Gard - SOC) publiée le 26/07/2007

M. Simon Sutour attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables sur le problème posé par la prolifération des chenilles processionnaires. Depuis des années, ce parasite des végétaux envahit les forêts, les bois et les haies, détruisant la plupart des arbres (essentiellement les résineux) sur lesquels il trouve refuge. Par ailleurs, cette chenille pose un réel problème de santé publique, risques urticants dangereux pouvant se révéler très graves chez de nombreuses personnes (nourrissons -personnes âgées – asthmatiques …). Il lui demande de lui indiquer les mesures prises pour combattre ce fléau.

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de la pêche


Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 30/08/2007

La chenille processionnaire du pin est un insecte défoliateur des pins très commun dans les forêts méditerranéennes, qui connaît régulièrement des pullulations très fortes à intervalles de cinq à dix ans. Les populations croissent alors très fortement, pour revenir en quelques années aux niveaux faibles habituels par intervention de mécanismes naturels de régulation (prédateurs, parasites et parasitoïdes) et des facteurs climatiques. Les défoliations provoquent des pertes de production et elles peuvent dans certains cas causer des mortalités, lorsqu'elles sont importantes et répétées, dans des conditions défavorables, particulièrement sur jeunes peuplements. La chenille processionnaire est aussi très dommageable pour les humains et les animaux domestiques par les urtications et les manifestations allergiques que provoque tout contact. Cet insecte ne peut pas être éradiqué de nos forêts mais il est possible d'intervenir, lorsque les risques sont importants pour la santé humaine ou pour les peuplements forestiers. Aux stades larvaires précoces, ces interventions peuvent être faites à l'aide d'une spécialité insecticide d'origine biologique particulièrement peu nocive pour l'environnement. Ces interventions doivent le plus souvent être réalisées par voie aérienne. La réglementation en vigueur impose, pour les traitements à des fins de protection des végétaux, de respecter une distance de sécurité de 50 mètres par rapport à différents lieux sensibles, en particulier les habitations, les jardins, les lieux où sont présents des animaux, les cours d'eau, étangs ou lacs, les parcs et réserves naturelles. Or c'est dans ces lieux que les risques pour la santé publique sont les plus élevés, et les traitements éventuellement nécessaires doivent être réalisés dans le cadre d'une réglementation mise en oeuvre par le préfet en charge de la santé publique. Un réseau de surveillance des populations fonctionne depuis plus de trente ans et donne de précieuses informations concernant le développement des gradations à l'échelle régionale et nationale, ainsi que la localisation des zones à risques. Ce réseau de surveillance est géré par le département de la santé des forêts, qui transmet l'ensemble des informations collectées à tous les services et organismes impliqués dans la programmation et la mise en oeuvre des opérations de lutte. Les traitements phytosanitaires sont éligibles à des aides de l'État dans la mesure où ils répondent à des risques de dommages à des peuplements forestiers dont la survie est menacée par la processionnaire. Des recherches sont en cours, notamment dans différents laboratoires de l'Institut national de la recherche agronomique, pour améliorer la prévision et la gestion des risques en comprenant mieux la dynamique des populations de la processionnaire et pour limiter ses populations par des techniques modernes. Des efforts importants sont faits par les propriétaires et les gestionnaires pour limiter les impacts négatifs de la chenille processionnaire du pin. L'État soutient ces efforts, ainsi que la recherche et le développement de techniques nouvelles de lutte mieux adaptées.

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