Question de M. MADRELLE Philippe (Gironde - SOC) publiée le 11/10/2007
M. Philippe Madrelle appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la situation de très grande précarité à laquelle doivent faire face les retraités agricoles. Il lui rappelle qu'un trop grand nombre de retraités agricoles vivent en dessous du seuil de pauvreté avec des retraites mensuelles dont le montant est inférieur au minimum vieillesse. Il souligne le montant dérisoire des pensions de réversion dont le taux pourrait être revalorisé à plus de 70%. La proposition de fixer à 85% du SMIC le seuil minimal des retraites doit s'appliquer à tous les travailleurs agricoles, chefs d'exploitation, conjoints et aides familiaux ayant effectué une carrière complète. L'attribution de la retraite complémentaire obligatoire (RCO) permettrait de relever le montant de certaines retraites. De telles situations portent atteinte à la dignité humaine. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il compte prendre afin que les retraités agricoles puissent vivre dans des conditions décentes. Les retraités agricoles doivent être considérés comme des salariés ayant droit à la solidarité nationale.
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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 06/12/2007
Pour tenir compte de la situation difficile des anciens agriculteurs les plus modestes, un plan pluriannuel de revalorisation des retraites, spécifique à l'agriculture, a été établi. Il a permis de garantir aux non-salariés qui ont cotisé toute leur carrière dans le régime, soit trente-sept années et demi, une pension au moins égale au minimum vieillesse (7 455,30 euros) pour les exploitants et au minimum vieillesse différentiel (5 918,86 euros) pour les conjoints et les aides familiaux. Le seuil d'accès aux revalorisations a été progressivement réduit. C'est ainsi que les pensions de 300 000 anciens agriculteurs à carrière incomplète ont été revalorisées en janvier 2007, pour un coût de 162 millions d'euros et le seront encore au 1er janvier 2008. Ces améliorations représentent un effort budgétaire de 205 millions d'euros par an en 2008. Par ailleurs, dans le régime de l'assurance vieillesse des non-salariés agricoles comme dans le régime général et les régimes alignés, la pension de réversion est calculée sur la base de 54 % de la pension principale dont bénéficiait l'assuré décédé. Une réforme de ses modalités de calcul ne pourrait être envisagée que dans le cadre d'une réflexion globale, concernant l'ensemble des régimes, sur les droits conjugaux accordés par les régimes de retraite. Enfin, l'objectif de porter le montant des pensions à 85 % du SMIC, fixé pour 2008, par l'article 4 de la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites concerne les salariés ayant travaillé à temps complet, disposant de la durée d'assurance nécessaire pour bénéficier d'une pension à taux plein et ayant cotisé pendant cette durée sur la base du SMIC. Cette disposition ne s'applique pas aux non-salariés. Pour autant, une réflexion pourra être engagée afin de rechercher les conditions et le calendrier dans lesquels cet objectif pourrait être étendu aux non-salariés des professions agricoles. Cette réflexion devra porter sur le régime de base et sur le régime complémentaire, en intégrant à la fois les cotisations et les prestations et en veillant à maintenir le taux de rendement des cotisations du régime complémentaire. Il reste, malgré ces améliorations récentes, des situations difficiles pour les agriculteurs les plus modestes et le ministre de l'agriculture et de la pêche, veillera à ce quelles soient examinées dans le cadre du rendez-vous sur les retraites 2008.
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