Question de M. CHEVÈNEMENT Jean-Pierre (Territoire de Belfort - RDSE) publiée le 18/12/2008

M. Jean-Pierre Chevènement attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la situation et surtout sur l'avenir des magistères. Ce diplôme universitaire a été créé en 1985 pour former des filières d'excellence dans les universités parisiennes, de province ou dans les écoles normales supérieures (ENS). Il existe des magistères dans des disciplines diverses. Le magistère offre une pédagogie active fondée sur la réflexion et la recherche et des programmes intenses et denses sur trois ans incluant des stages, année de césure et d'alternance afin de maintenir une activité académique soutenue des étudiants tout en leur faisant découvrir le monde professionnel dans ce laps de temps. Les magistères, par leur mode de recrutement, sont une des rares formations universitaires continuant d'attirer des étudiants de bon niveau et qui permettent aux universités de résister à la concurrence. Or la situation des magistères n'évolue guère : ils dépendent entièrement du soutien des universités et aucune directive nationale n'est venu relancer cette politique pourtant de nature à promouvoir l'excellence des filières universitaires et à exercer un effet d'entrainement sur l'ensemble.
C'est pourquoi il lui demande si le ministère envisage de soutenir les magistères et de leur redonner ainsi un nouvel élan.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 28/05/2009

Les magistères ont effectivement joué un rôle important, à partir de 1985, dans le développement de cursus professionnalisants universitaires de haut niveau. Organisés sur trois années (de bac + 3 à bac + 5), fondés sur une finalité professionnelle affirmée et un projet pédagogique incitant à l'innovation, ils débouchaient sur la délivrance d'un diplôme d'établissement (en l'occurrence, un diplôme d'université), conjointement au diplôme national associé. La construction de l'espace européen de l'enseignement supérieur caractérisé notamment par une architecture des études fondées sur les grades de licence, master et doctorat (LMD), a constitué un enjeu majeur pour le développement international et le rayonnement des universités françaises. La mise en place de cette architecture à partir de 2002 a permis aux établissements d'enseignement supérieur de repenser leur offre globale de formation, en faisant mieux apparaître leurs spécificités. En particulier, la mise en place du diplôme national de master, visant le double objectif de poursuite d'études en doctorat et d'insertion professionnelle, s'est notamment appuyée sur l'expérience et le succès des formations professionnalisantes déjà existantes, comme les magistères mais aussi les MST, les MSG, les MIAGE, les IUP, les DESS, etc. Les liens avec les milieux socio-économiques ont été consolidés, grâce en particulier à la participation de professionnels aux enseignements, à l'organisation de stages d'une durée significative en cours de formation ou à la constitution de conseils de perfectionnement au sein desquels les employeurs potentiels sont appelés à siéger. À la rentrée 2006, toutes les universités avaient décliné leur formation selon la logique du LMD, démontrant ainsi l'intérêt qu'elles ont trouvé dans une approche accroissant leurs marges d'initiative pédagogique, mais aussi la lisibilité nationale et internationale de leur offre de formation. À cette date, la grande majorité des magistères avait été transformée en masters. Les magistères encore existants sont donc désormais délivrés au titre de diplômes d'université et ne relèvent dès lors plus que de la seule responsabilité des établissements qui les présentent.

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