Question de M. LEFÈVRE Antoine (Aisne - UMP) publiée le 28/05/2009
M. Antoine Lefèvre attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'avenir des instituts universitaires de formation des maitres (IUFM). A partir de l'année 2010, les enseignants du premier et de second degré devaient être recrutés au niveau master (Bac +5). L'annonce a été récemment faite d'un report d'une année, permettant aux étudiants de première année de concourir exceptionnellement et, si succès, d'enseigner dès septembre 2010, soit après une année de master. Ils bénéficieront donc du statut de fonctionnaire stagiaire, assorti de sa rémunération.
Cependant, et même si cette annonce a apaisé certaines inquiétudes, les formateurs et usagers craignent que cette évolution n'entraine une dilution, voire un abandon progressif des sites départementaux, ainsi qu'une concurrence accrue entre les universités.
Par exemple, sur le site du centre de l'IUFM d'Amiens à Laon, actuellement une soixantaine de formateurs assurent la préparation au concours de 180 PE1, la formation professionnelle de 172 PE2, la formation continue des nouveaux enseignants titulaires (135 T1 et 100 T2) et de ceux en poste, soit 4668 journées/stagiaires /an. Mais, à ce jour, il n'assurerait pour la rentrée 2009 que la formation professionnelle des PE2, faisant donc craindre la disparition du centre à la rentrée 2010.
Face à ce projet ambitieux et nécessaire, les enseignants expriment de vives inquiétudes aussi quant au manque de clarté juridique entourant la transmission à la Conférence des présidents d'université des modalités d'enseignement des masters pendant la période transitoire 2009-2010. Il lui demande donc de bien vouloir lui apporter des précisions sur les mesures que le ministère entend prendre afin de répondre aux inquiétudes des enseignants sur ces diverses questions.
- page 1317
Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 24/06/2010
La réforme des conditions de recrutement et de formation des personnels enseignants, intervenue notamment avec la publication des décrets statutaires du 28 juillet 2009, doit permettre, dans le cadre de cursus menant à l'obtention d'un diplôme de master, d'améliorer la qualification des personnels, en vue de renforcer la réussite des élèves et de faciliter la mobilité au sein de l'Union européenne. Elle s'appliquera à partir de la rentrée2010-2011, après une année transitoire (2009-2010). La mise en place des diplômes nationaux de master destinés aux étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement est définie par la circulaire n° 2009-1037 du 23 décembre 2009, qui fait suite au rapport de synthèse des propositions sur la mise en oeuvre de la réforme formulées par les quatre groupes techniques mis en place à cet effet et qui a été adressée aux présidents d'université et aux directeurs des établissements d'enseignement supérieur. L'offre de formation proposée par les établissements d'enseignement supérieur sera pensée à l'échelle d'une académie dans une logique de site et de coopération interétablissements en faisant jouer les complémentarités et les mutualisations. Outre des éléments de préprofessionnalisation possibles dès la licence sous forme des stages de découverte, la formation initiale des enseignants se développera dans un continuum de professionnalisation sur trois années comprenant les deux années de master et la première année d'exercice en qualité de professeur stagiaire. Si tous les masters donnent accès aux concours de recrutement, les établissements d'enseignement supérieur sont invités à construire des cursus de formation, s'appuyant sur leur potentiel scientifique et pédagogique et ouvrant sur différentes familles de métiers. Ces cursus doivent notamment permettre de compléter l'acquisition par chaque étudiant d'une culture scientifique, disciplinaire ou pluridisciplinaire et pourront intégrer, d'une part, des stages d'observation et de pratique accompagnée et, d'autre part, des stages en responsabilité. Les stages d'observation et de pratique accompagnée permettront aux étudiants de se confronter aux situations professionnelles rencontrées par les enseignants auprès desquels ils seront placés. Ces stages donneront lieu à des mises en situation concrète, comme par exemple la préparation et la conduite d'un cours ou d'une séquence d'enseignement. Lors des stages en responsabilité, les étudiants assureront la prise en charge effective d'une classe. Ces stages, rémunérés, pourront être groupés ou filés et n'excéderont pas 108 heures. Dès la rentrée scolaire 2010, les lauréats des concours effectueront leur année de fonctionnaire stagiaire en situation d'enseignement. Pendant l'année de stage, ils bénéficieront d'une formation dispensée, dans le cadre des orientations définies par l'État, sous la forme d'un tutorat et d'actions organisées à l'université, ainsi que le cas échéant d'autres types d'action d'accompagnement. Depuis le 1er janvier 2007, dans le cadre de l'application de la loi d'orientation et de programme du 23 avril 2005 pour l'avenir de l'école, les IUFM sont progressivement intégrés aux universités sous la forme d'écoles internes. Cette intégration implique le transfert à l'université du patrimoine, des personnels et des missions des IUFM. Ainsi, l'ensemble des sites de formation ont été maintenus et sont désormais des sites de formation des universités d'intégration. L'offre ainsi proposée permet de garantir un équilibre sur l'ensemble du territoire national tout en prenant en compte sa diversité. La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a pu exprimer à plusieurs reprises son attachement au maintien des pôles universitaires de proximité que constituent les IUFM qui ont toute leur place dans la réforme de la formation des enseignants, afin notamment d'assurer la formation professionnelle des étudiants.
- page 1631
Page mise à jour le