Question de M. CHEVÈNEMENT Jean-Pierre (Territoire de Belfort - RDSE) publiée le 17/09/2009
M. Jean-Pierre Chevènement attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur les conséquences de la délocalisation, près de Londres, de la plate-forme de marchés de NYSE (New York Stock Exchange) Euronext, jusqu'à présent installée à Aubervilliers.
La Bourse de Paris, déjà intégrée aux côtés des bourses d'Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne dans Euronext, entité elle-même fusionnée avec le New York Stock Exchange il y a deux ans, risque de perdre encore un peu plus d'autonomie: les ordres passés sur les bourses européennes de NYSE Euronext transiteront désormais par Londres. Le Président de l'Autorité des marchés financiers, M Jean-Pierre Jouyet, a lui-même déclaré le 27 juillet 2009 que cette délocalisation constituait un tournant.
La dématérialisation des titres avait déjà vidé le Palais Brongniart incarnant physiquement la Bourse de Paris; cette délocalisation met un terme à l'idée même de "Bourse de Paris".
Cette décision qui semblait prévisible après la fusion avec le New York Stock Exchange, résulte elle-même d'une directive européenne prise sous l'influence d'une majorité d'inspiration anglo-saxonne.
Comme l'a exprimé le directeur général de London Stock Exchange, M. Xavier Rolet, « le départ des serveurs d'Euronext pour Londres est la conséquence indirecte de la directive M. I. F. du 1er novembre 2007, qui a mis fin au monopole de l'acteur historique et a permis à de nombreux acteurs de développer des plateformes concurrentes. »
Euronext, qui a perdu 20% de parts de marché, délocalise ses serveurs pour répondre aux besoins exprimés par les arbitragistes qui pratiquent le trading algorithmique et pour leur permettre de gagner quelques microsecondes. C'est le triomphe du capitalisme de spéculation.
Au moment où la crise financière née aux Etats-Unis se répercute dans le monde entier, il semble bien que le Gouvernement français ait donné son aval, malgré toutes les déclarations en sens contraire du Président de la République, à cette nouvelle et décisive avancée du capitalisme de type anglo-saxon. C'est un pas de plus effectué dans le sens de la destruction du fameux « modèle rhénan » ou pour parler plus simplement d'un modèle de responsabilité qui avait fait ses preuves.
Il lui demande de bien vouloir lui faire part des mesures que le Gouvernement français entend prendre pour revoir la directive MIF et pour restaurer le rôle de la place financière de Paris en mobilisant les banques françaises à cet effet.
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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
La question est caduque
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