Question de M. DAUDIGNY Yves (Aisne - SOC) publiée le 19/11/2009
M. Yves Daudigny attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le projet de réforme des lycées, présenté le 13 octobre dernier par le Président de la République. Ce projet est particulièrement inquiétant s'agissant des sciences économiques et sociales(SES).
En effet, les SES seraient reléguées au rang d'enseignement optionnel restreint. La fixation du volume horaire hebdomadaire étant d'ordre réglementaire, le Parlement n'aura pas à se prononcer sur cette question.
Cependant, il apparaitrait pour le moins contradictoire, dans une logique d'orientation « plus ouverte » et « plus juste », comme il l'a lui-même souhaité, de reléguer cette matière majeure pour la filière. Cette discipline est essentielle à la compréhension des enjeux économiques et sociaux. Il est donc cohérent et nécessaire que les lycéens en possèdent les clefs avant d'opter pour une filière à l'issue de l'année de seconde.
En outre, cette décision contredit également les annonces précédentes de M. Darcos qui plaidait pour sa généralisation et son utile compréhension par tous les futurs citoyens, comme cela apparaissait dans dans les réponses à de nombreuses questions écrites en fin d'année dernière qui prenaient l'engagement de porter à trois heures le volume hebdomadaire dévolu à cet enseignement. Pour autant il conservait un caractère optionnel.
C'est pourquoi il lui demande de lui préciser les mesures qu'il entend prendre dans le cadre de cette réforme pour pérenniser un enseignement des sciences économiques et sociales de qualité.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 22/04/2010
Le Président de la République a présenté le 13 octobre dernier les ambitions de la réforme du lycée, qui entrera en vigueur à la rentrée 2010. Cette réforme, qui vise à permettre la réussite de chaque élève et à mieux préparer aux études supérieures, poursuit trois objectifs principaux : mieux orienter chaque lycéen, mieux accompagner chaque élève et mieux adapter le lycée à son époque. Pour atteindre ces objectifs, le ministre de l'éducation nationale a en particulier proposé que la spécialisation intervienne plus progressivement, afin de permettre, encore en classe de première, des changements de parcours pour les élèves qui se seraient trompés dans leur choix en fin de seconde et qui exprimeraient le souhait de changer de série. Cela suppose une évolution du rôle assigné à chacune des trois années du lycée. La classe de seconde sera ainsi réaffirmée dans sa vocation de classe de détermination. Elle sera essentiellement consacrée aux enseignements généraux, tout en permettant d'explorer deux disciplines ou champs disciplinaires nouveaux, à raison de 1 h 30 min hebdomadaire chacun contre un seul aujourd'hui d'une durée de trois heures (2 h 30 min pour les SES). La vocation de ces enseignements d'exploration est de mieux éclairer les choix d'orientation vers les différentes voies ou séries offertes à partir de la classe de première. Toutefois, parmi ces deux enseignements d'exploration, chaque lycéen choisira au moins un enseignement d'économie (sciences économiques et sociales ou principes fondamentaux de l'économie et de la gestion). En effet, les évolutions de notre monde et la crise récente révèlent plus que jamais le besoin de comprendre l'économie et la place que celle-ci occupe dans nos sociétés contemporaines et dans la vie quotidienne de chacun. Cette initiation à l'économie offerte dorénavant à tous les lycéens est une innovation importante qui était attendue par tous les Français. Cet enseignement d'économie devrait, en outre, permettre à tous les lycéens de mieux identifier les parcours de formation au lycée puis dans l'enseignement supérieur. La classe de première, tout en amorçant un début de spécialisation, sera bâtie sur un ensemble important de disciplines (français, histoire et géographie, langues vivantes, éducation physique et sportive, éducation civique juridique et sociale), communes aux différentes séries générales (ES, L ou S) et constitutives d'une culture partagée. Les changements de série seront ainsi facilités car les élèves n'auront qu'à acquérir les contenus des disciplines spécifiques de la nouvelle série d'accueil, ce qui sera possible dans le cadre des « stages passerelles » organisés à cette fin. La classe terminale enfin, grâce à une spécialisation plus affirmée, permettra une meilleure préparation aux études supérieures. Cette réorganisation pédagogique, qui vise aussi le rééquilibrage entre les différentes séries, préservera, sur l'ensemble du lycée, les grands équilibres entre les disciplines actuellement enseignées. Ainsi, la place des sciences économiques et sociales n'est en aucun cas remise en cause. Les SES demeurent la discipline dominante des classes de première et terminale ES. Avec l'enseignement d'exploration en classe de seconde, un élève de la série ES, durant sa scolarité au lycée, aura bénéficié d'un enseignement de SES de plus 400 h, et même plus de 450 h pour ceux qui choisiront l'enseignement de spécialité. Encore ce calcul ne tient-il pas compte du temps consacré à cette discipline dans le cadre de l'accompagnement personnalisé. En effet, pour répondre aux besoins spécifiques de chaque élève, le ministre de l'éducation nationale a proposé la création d'un temps d'accompagnement personnalisé, destiné à tous les élèves, de la classe de seconde à la classe terminale. Cet enseignement pourra prendre la forme d'un soutien personnalisé, d'une aide méthodologique, d'un approfondissement ou encore d'une aide à l'orientation. D'une durée de deux heures par semaine, l'accompagnement personnalisé sera intégré à l'emploi du temps des élèves. Il est en effet important de ne pas alourdir davantage la semaine des lycéens, qui figure déjà parmi les plus chargées en Europe. Sa mise en place suppose donc une redéfinition des horaires et des programmes par discipline. Ces dispositions sont de nature à renforcer l'efficacité des apprentissages dans toutes les disciplines grâce à une réponse pédagogique mieux adaptée aux besoins des élèves, sans remettre en cause, de quelque manière que ce soit, le niveau des enseignements dispensés.
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