Question de M. VIRAPOULLÉ Jean-Paul (La Réunion - UMP) publiée le 24/12/2009
M. Jean-Paul Virapoullé attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche
sur la disparition des sciences de l'éducation à l'université de La Réunion. Cette filière, qui existe depuis 1992, accueille actuellement plus de 400 étudiants sur le site de Saint-denis et du Tampon. Elle délivre licence, master et doctorat et est adossée à une unité de recherche, le Centre interdisciplinaire de recherche sur la construction identitaire (CIRCI). Depuis juin 2009, l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) a noté défavorablement la licence et le CIRCI d'une notation « C ». Le master quant à lui a obtenu une notation « A ». Cette filière, fort attractive, a un des taux de réussite et des taux d'insertion professionnelle parmi les plus importants de l'université de La Réunion. Son rayonnement dans la région de l'océan Indien est en continuelle expansion. Cette notation défavorable qui ne trouve pas de justification objective dans les rapports fournis risque pourtant de provoquer à terme la fermeture de cette filière, ce qui serait extrêmement dommageable. Pourtant, un collectif s'est créé et un projet visant à améliorer (si besoin était) la filière a été proposé. Il l'interroge donc sur la possibilité de surseoir à la fermeture de cette filière, nécessaire au bon équilibre pédagogique de l'université et à la forte demande sociale de formation et de professionnalisation à La Réunion.
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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 11/03/2010
A l'amorce de la négociation contractuelle avec l'université de la Réunion, l'hypothèse d'une disparition de la filière sciences de l'éducation n'a été évoquée ni par le président de l'université, ni par le ministère. Au contraire, les deux parties recherchent actuellement une solution pour rénover à moyen terme cette filière de formation et de recherche, qui connaît des difficultés. La recherche en sciences de l'éducation relève de plusieurs laboratoires. Le premier d'entre eux, le centre interdisciplinaire de recherche sur la construction identitaire (CIRCI), a été évalué négativement par l'AERES (note C) tant en raison de la qualité de sa production scientifique que des conditions de sa gouvernance. Le fait que le directeur du CIRCI ait refusé de recevoir les évaluateurs de l'AERES apparaît comme une illustration des difficultés de ce laboratoire. D'autres enseignants-chercheurs en sciences de l'éducation sont dispersés dans différentes équipes, notamment l'observatoire réunionnais des arts, des civilisations et des littératures dans leur environnement (ORACLE), le laboratoire des langues, textes et communication dans les espaces créolophones et francophones (LCF), ainsi qu'à l'institut universitaire de formation des maîtres (IUFM). En matière de formation, le bilan apparaît contrasté. La licence, qui comprend deux parcours (métiers de l'enseignement et métiers de la formation), a également reçu une note C de 1'AERES. Le master a effectivement obtenu une note A, notamment motivée par la transversalité qu'il opère avec les filières STAPS et FLE. Néanmoins, ce master affiche une orientation « recherche » pour quatre parcours sur cinq, alors que le CIRCI, son laboratoire d'adossement, traverse des difficultés sérieuses. La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a indiqué, le 12 janvier dernier, à l'Assemblée nationale lors des questions au Gouvernement que ces évaluations, réalisées par une agence indépendante, n'auraient nullement pour conséquence de condamner la filière, mais devaient au contraire inciter à rénover le dispositif réunionnais de formation et, de recherche en sciences de l'éducation. Pour faire des sciences de l'éducation une filière d'excellence, l'enjeu du prochain contrat quadriennal est de remobiliser les personnels et les étudiants autour d'un projet cohérent. Ce projet devant tenir compte de la récente intégration de l'IUFM dans l'université ainsi que de la « mastérisation » de la formation des enseignants, il nécessite une restructuration préalable. Il appartient désormais au président de l'université de présenter au ministère, dans le cadre de la négociation contractuelle 2010-2013, un plan « sciences de l'éducation » comprenant un volet recherche et un volet formation, l'objectif étant d'achever à mi-contrat la rénovation de la filière.
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