Question de M. PATRIAT François (Côte-d'Or - SOC) publiée le 11/02/2010

M. François Patriat attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur l'inquiétude des praticiens hospitaliers concernant leur retraite. En effet, la réforme de l'IRCANTEC, appliquée progressivement, qui s'est traduite dès 2009 par une diminution des droits acquis de près de 8 % pour l'année, aboutirait, si elle était poursuivie de manière unilatérale, à une réduction de leur retraite de près de 35 % au terme de la réforme prévue en 2017.
La confédération des praticiens des hôpitaux demande que les conditions et sujétions particulières de l'exercice de leur profession, liées notamment à la permanence des soins, soient reconnues au niveau de leur retraite sous la forme d'une majoration de la durée d'assurance. La mission de service public de la permanence des soins contraint les praticiens hospitaliers à des plages de travail de 24 heures consécutives dont 14 heures de nuit (18 h 30 – 8 h 30), une permanence médicale de nuit succédant alors à une plage de travail de jour (8 h 30 – 18 h 30). Leur régime de retraite de base relevant de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, ils attendent donc que, dans le cadre de futures négociations sur la pénibilité concernant les salariés du privé, les sujétions particulières de leur exercice professionnel liées à la permanence médicale des soins hospitaliers soient réellement prises en compte.
En conséquence, il lui demande quelles sont les mesures concrètes que le Gouvernement souhaite prendre afin de répondre à l'inquiétude des praticiens hospitaliers.


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Réponse du Ministère de la santé et des sports publiée le 15/04/2010

L'institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'État et des collectivités publiques (IRCANTEC) est un régime de retraite complémentaire obligatoire qui s'adresse principalement aux salaries non titulaires, cadres et non cadres, des trois fonctions publiques. Les praticiens exerçant à l'hôpital en constituent une catégorie d'affiliés spécifique, notamment en raison de leur durée de cotisation au régime et de leur forte contribution. Les projections prévoyant pour ce régime un déficit technique entre 2012 et 2016, augmentant ensuite jusqu'à épuisement des réserves avant 2030, une réforme du régime a été votée par le conseil d'administration de l'IRCANTEC le 10 septembre 2008. Elle prévoit une réduction progressive du rendement du régime d'ici à 2017, restant cependant, à l'issue du processus, légèrement supérieur à celui des autres régimes complémentaires, ainsi qu'une hausse étalée des cotisations entre 2011 et 2017. Le niveau des pensions et les droits acquis ne sont pas modifiés. Par ailleurs elle a permis, pour les praticiens hospitaliers, d'entrer au conseil d'administration de l'IRCANTEC dont ils étaient exclus jusqu'ici. Compte tenu de l'impact de la réforme sur les praticiens exerçant à l'hôpital, des discussions ont été engagées en 2008 avec les représentants des praticiens hospitaliers. C'est ainsi que pour compenser la perte de rendement, plusieurs mesures compensatoires ont été proposées, tel que l'élargissement de l'assiette de cotisation aux différentes primes et aux astreintes à hauteur de 80 millions d'euros sur sept ans, auxquels il convient d'ajouter les 100 millions d'euros supplémentaires pris en charge par les établissements publics de santé au titre de leurs cotisations employeurs. Le protocole d'accord reprenant ces propositions, n'ayant pas été signe par les représentants des praticiens hospitaliers, n'a pas été mis en oeuvre. Cet effort consenti par le Gouvernement constitue un geste très important et il est difficile de s'engager davantage. Par ailleurs, une réflexion globale sur l'emploi des seniors et la pénibilité de certains métiers pourra être menée lors du prochain « rendez-vous retraite » avec les partenaires sociaux, tout en prenant en compte l'absolue nécessité d'assurer la pérennité des régimes obligatoires de retraite par répartition.

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