Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC-SPG) publiée le 25/02/2010
M. Guy Fischer appelle l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur l'inquiétude engendrée parmi les praticiens hospitaliers par la réduction de leurs droits en matière de retraite complémentaire.
La réforme de l'IRCANTEC (Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'État et des collectivités publiques), dont ils sont le seul corps professionnel à dépendre entièrement, s'est traduite, dès 2009, par une diminution des droits acquis de près de 8 % et devrait aboutir à une réduction de leur retraite de près de 35 % au terme de la réforme, en 2017, avec un taux moyen de remplacement de l'ordre de 50 % qu'ils pourront percevoir, compte tenu de la durée des études, au plus tôt à 65 ans.
S'agissant plus particulièrement de l'hôpital public, il y a donc un paradoxe : les praticiens hospitaliers appartiennent de facto à la fonction publique, ont des missions de service public et les sujétions y afférant mais n'en ont pas les avantages en matière de retraite.
Pour toutes ces raisons, la Confédération des praticiens hospitaliers réclame une majoration de durée d'assurance qui prenne en compte, à l'instar de ce qui se fait pour les infirmiers, les conditions et sujétions particulières de l'exercice de leur profession, à savoir, la permanence des soins qui les contraint à des plages de travail de 24 heures consécutives dont 14 heures de nuit (18h30 8h30), une permanence médicale de nuit succédant à une plage de travail de jour (8h30 18h30).
Leur régime de retraite de base relevant de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, les praticiens hospitaliers entendent légitimement ne pas être les oubliés des négociations à venir sur la pénibilité.
Considérant cette revendication légitime et notant par ailleurs que cette réforme des retraites complémentaires devrait accentuer la perte d'intérêt des étudiants en médecine pour l'hôpital public, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les mesures que le Gouvernement entend adopter pour remédier à la réduction des retraites de ces médecins.
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Réponse du Ministère de la santé et des sports publiée le 15/04/2010
L'institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'État et des collectivités publiques (IRCANTEC) est un régime de retraite complémentaire obligatoire qui s'adresse principalement aux salaries non titulaires, cadres et non cadres, des trois fonctions publiques. Les praticiens exerçant à l'hôpital en constituent une catégorie d'affiliés spécifique, notamment en raison de leur durée de cotisation au régime et de leur forte contribution. Les projections prévoyant pour ce régime un déficit technique entre 2012 et 2016, augmentant ensuite jusqu'à épuisement des réserves avant 2030, une réforme du régime a été votée par le conseil d'administration de l'IRCANTEC le 10 septembre 2008. Elle prévoit une réduction progressive du rendement du régime d'ici à 2017, restant cependant, à l'issue du processus, légèrement supérieur à celui des autres régimes complémentaires, ainsi qu'une hausse étalée des cotisations entre 2011 et 2017. Le niveau des pensions et les droits acquis ne sont pas modifiés. Par ailleurs elle a permis, pour les praticiens hospitaliers, d'entrer au conseil d'administration de l'IRCANTEC dont ils étaient exclus jusqu'ici. Compte tenu de l'impact de la réforme sur les praticiens exerçant à l'hôpital, des discussions ont été engagées en 2008 avec les représentants des praticiens hospitaliers. C'est ainsi que pour compenser la perte de rendement, plusieurs mesures compensatoires ont été proposées, tel que l'élargissement de l'assiette de cotisation aux différentes primes et aux astreintes à hauteur de 80 millions d'euros sur sept ans, auxquels il convient d'ajouter les 100 millions d'euros supplémentaires pris en charge par les établissements publics de santé au titre de leurs cotisations employeurs. Le protocole d'accord reprenant ces propositions, n'ayant pas été signe par les représentants des praticiens hospitaliers, n'a pas été mis en oeuvre. Cet effort consenti par le Gouvernement constitue un geste très important et il est difficile de s'engager davantage. Par ailleurs, une réflexion globale sur l'emploi des seniors et la pénibilité de certains métiers pourra être menée lors du prochain « rendez-vous retraite » avec les partenaires sociaux, tout en prenant en compte l'absolue nécessité d'assurer la pérennité des régimes obligatoires de retraite par répartition.
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