Question de M. NAVARRO Robert (Hérault - SOC) publiée le 06/05/2010
M. Robert Navarro attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la famine annoncée dans le nord du Mali.
Le Mali a connu cette année une sécheresse exceptionnelle et généralisée, ressentie particulièrement dans le nord du pays, très vulnérable. La situation est d'ores et déjà critique. Les populations ont dû commencer à acheter de quoi se nourrir et nourrir leurs bêtes, mais leurs moyens financiers très limités ne leur permettent pas de faire face à une pénurie telle que celle qu'elles traversent actuellement. Plusieurs semaines les séparent encore de la prochaine saison des pluies. L'État malien n'a pas les moyens matériels suffisants pour les soutenir. L'insécurité grandissante dans cette zone du Mali entrave en outre l'action des organisations humanitaires susceptibles de les aider, puisqu'elle interdit de fait la présence de leurs personnels occidentaux.
Il demande au Gouvernement français de mettre tout en œuvre pour venir en aide aux populations du nord du Mali menacées par la famine, tant en diligentant d'urgence une aide rapide et massive qu'en agissant au niveau européen afin que puisse être débloquée une aide exceptionnelle de l'Union européenne.
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Transmise au Ministère des affaires étrangères et européennes
Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée le 29/09/2011
Cette crise alimentaire et pastorale a particulièrement affecté les populations du nord du Mali, en faveur desquelles la France s'est mobilisée. En mars 2010, le commissariat malien à la sécurité alimentaire relevait 23 communes à risque de difficultés alimentaires (23 800 personnes) et 20 communes à risque de difficultés économiques. Le Gouvernement malien a alors présenté un plan national, coordonné les interventions des bailleurs et procédé à des distributions gratuites de céréales et d'aliments pour le bétail. La France s'est rangée parmi les partenaires bilatéraux qui ont fortement appuyé ce plan au niveau national et aussi contribué dans les instances européennes à pousser le service d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) à intervenir. Au travers de son comité interministériel de l'aide alimentaire (CIAA), la France a alloué une aide de 1 M au bénéfice du Mali. Cette aide alimentaire a été mise en oeuvre par quatre opérateurs : le comité international de la Croix-Rouge pour un montant de 150 000 , (en appui à son projet d'urgence de déstockage du bétail et de distribution de vivres) ; le fonds des Nations unies pour l'enfance pour 100 000 (destinés à la prise en charge de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes) ; Médecins du monde Belgique et Agronomes et vétérinaires sans frontières pour un montant de 250 000 (pour appuyer un projet de développement de service de santé humaine et vétérinaire de proximité) ; et enfin le programme alimentaire mondial pour un montant de 500 000 . En 2011, le ministère des affaires étrangères a soutenu, lors de la réunion du CIAA le 21 juin, la demande malienne d'allocation de 600 000 pour reconstituer le stock national de sécurité (SNS), principal outil malien de sécurité alimentaire face aux crises récurrentes que connaît le pays. Enfin, au-delà de l'assistance alimentaire d'urgence fournie par la France, le ministère des affaires étrangères et européennes est mobilisé pour sensibiliser l'ensemble de ses partenaires à la nécessité de conduire des actions structurelles de lutte contre la malnutrition et d'amélioration de la sécurité alimentaire. La situation nutritionnelle est particulièrement problématique avec des taux de malnutrition aiguë de 15 % dépassant les seuils d'urgence et de malnutrition chronique de 38 %.
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