Question de M. HOUEL Michel (Seine-et-Marne - UMP) publiée le 27/05/2011
Question posée en séance publique le 26/05/2011
M. Michel Houel. Ma question s'adresse à M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé.
Avec 1 % de croissance au premier trimestre de 2011 un chiffre que vous avez confirmé, monsieur le ministre , l'économie française semble à un tournant, la reprise économique qui a suivi la récession de 2009 s'accélérant.
M. Didier Boulaud. C'est la même question qu'à l'Assemblée nationale !
M. Michel Houel. Cette croissance, portée par l'investissement des entreprises et la production industrielle, est saine et porteuse d'emplois, comme l'atteste d'ailleurs la diminution régulière du chômage depuis quatre mois consécutifs. (Exclamations amusées sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)
M. Didier Boulaud. Passe-moi la rhubarbe ! (Sourires sur les travées du groupe socialiste.)
M. Michel Houel. Monsieur Boulaud, je connais un État européen voisin du nôtre qui aimerait bien échanger avec nous ses chiffres de l'emploi : son taux de chômage est de 21 % pour l'ensemble de la population et de 43,5 % pour les moins de vingt-cinq ans. Et c'est un gouvernement socialiste qui dirige ce pays depuis 2004 !
M. Alain Gournac. Oui, socialiste !
M. Michel Houel. De nombreuses mesures structurelles ont été prises depuis 2007 pour renforcer la compétitivité de la France : crédit d'impôt recherche, soutien aux filières industrielles, fin de la taxe professionnelle frappant les investissements, maîtrise des taux d'intérêt au travers d'un soutien sans faille à l'euro, assouplissement du marché du travail.
Cette croissance s'accompagne d'une progression des offres d'emploi, notamment à destination des cadres : en un an, celles-ci ont augmenté de 67 %. Il faut remonter à près de dix ans en arrière, j'y insiste, pour retrouver le niveau actuel.
M. Didier Boulaud. C'est donc que cela allait bien sous le gouvernement Jospin !
M. Michel Houel. Il s'agit d'un fait structurant, car ces recrutements sont une marque de confiance en l'avenir.
Cette croissance s'accompagne également d'une diminution du déficit public, non seulement du fait de recettes conformes aux prévisions, mais aussi grâce à une remarquable maîtrise des dépenses publiques. (Exclamations sur les travées du groupe CRC-SPG.)
La majorité a pour priorité de faire en sorte que la croissance continue de se traduire par une baisse du chômage et une hausse du pouvoir d'achat des salariés,
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. C'est la fée Clochette !
M. Michel Houel.
malgré la perception inverse couramment répandue.
Mme Éliane Assassi. Vous venez de la planète Mars ou quoi ?...
M. Michel Houel. C'est ainsi, chère collègue !
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. On a marché sur la Lune !
M. Michel Houel. Or, dans les prochains mois, nous pourrions voir cette dynamique altérée par le coût des importations des matières premières. Au surplus, l'inflation demeure une source de crainte pour le pouvoir d'achat des salariés.
Mme Odette Terrade et M. Charles Gautier. Et la question ?
M. Michel Houel. Monsieur le ministre, quelle est votre analyse de ces chiffres et quelles stratégies envisagez-vous pour l'avenir ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
M. Didier Boulaud. Les vrais chiffres, monsieur le ministre !
- page 4274
Réponse du Ministère du travail, de l'emploi et de la santé publiée le 27/05/2011
Réponse apportée en séance publique le 26/05/2011
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Monsieur le sénateur, le chômage a, il est vrai, encore reculé au mois d'avril, et cela pour le quatrième mois consécutif.
M. René-Pierre Signé. Pas pour tout le monde !
M. Jacques Mahéas. Et les 120 000 emplois précaires en plus ?
M. Xavier Bertrand, ministre. Nous n'avions pas connu une telle situation depuis la période courant du mois de décembre 2007 au mois de mars 2008.
Il s'agit avant tout d'une excellente nouvelle pour les 10 900 personnes qui ont retrouvé un emploi au mois d'avril dernier.
Plusieurs sénateurs de l'UMP. C'est vrai !
M. Xavier Bertrand, ministre. C'est une réalité, qui doit satisfaire tout le monde. D'ailleurs, l'opposition, bien souvent, tient un tout autre langage lorsque le chômage baisse dans le département qu'elle gère !
M. Jean-Claude Gaudin. Très bien !
M. Jacques Mahéas. Pas en Seine-Saint-Denis !
M. Xavier Bertrand, ministre. Elle oublie alors, bien évidemment, d'expliquer que cette baisse est due à la reprise économique, qui elle-même tient non pas au hasard, mais à l'action du Gouvernement !
Ainsi, avec ma collègue Nadine Morano, j'ai mis l'accent sur l'apprentissage pour continuer de faire baisser le taux de chômage des jeunes : celui-ci a diminué d'un peu plus de 7 % en un an. Certes, ce n'est pas assez, et, à mon goût, le rythme n'est pas assez rapide, mais nous sommes aujourd'hui sur la bonne voie.
Par ailleurs, le Président de la République et le Premier ministre ont décidé d'affecter 500 millions d'euros à la lutte contre le chômage, ce qui va nous permettre de faire reculer davantage encore ce dernier dans les semaines et les mois à venir. Vous nous interrogiez sur notre stratégie, monsieur le sénateur : vous avez la réponse !
Par ailleurs, j'ai réuni ce matin l'ensemble des sous-préfets de France pour que nous menions une politique de l'emploi au plus près du terrain, bassin d'emploi par bassin d'emploi, en accordant la priorité, notamment, aux fameux métiers en tension.
Aujourd'hui, de nombreuses entreprises cherchent à recruter et ne trouvent pas satisfaction. En même temps, plus de 2,6 millions de personnes sont à la recherche d'un emploi. Nous devons rapprocher les premières des secondes pour faire baisser le chômage beaucoup plus rapidement.
Sur tous ces sujets, nous sommes totalement mobilisés. Mesdames, messieurs les sénateurs, pour permettre au Gouvernement d'aller plus loin en matière d'apprentissage, vous aurez bientôt à vous prononcer sur un texte issu des travaux de l'Assemblée nationale.
Aujourd'hui, un choix très clair est proposé aux Français. J'ai entendu, dans ce que j'appellerai le « pseudo-projet socialiste »,
M. Jacques Mahéas. Pourquoi « pseudo » ?
M. Xavier Bertrand, ministre.
que l'avenir des jeunes passerait par le retour des emplois jeunes ! (M. Alain Gournac s'esclaffe.) Vous savez, mesdames, messieurs les sénateurs, ces emplois publics rémunérés avec l'argent public que les socialistes n'ont pas ! (Sourires sur les travées de l'UMP.)
M. Jacques Mahéas. Vous en avez encore moins que nous n'en avons eu !
M. Xavier Bertrand, ministre. Pour ce qui nous concerne, nous le disons très clairement, la voie de l'avenir pour les jeunes, c'est l'entreprise, ce qui passe bien évidemment par un développement de l'apprentissage. Tel est le choix que nous offrirons aux Français.
Nous continuons sur cette voie, avec pour premier objectif de faire repasser le taux de chômage sous la barre des 9 %. Je suis optimiste sur ce point,
M. René-Pierre Signé. Vous n'aurez pas le temps !
M. Xavier Bertrand, ministre.
mais il est un fait dont je suis tout à fait certain : si nous travaillons tous ensemble, nous obtiendrons de bien meilleurs résultats encore en matière d'emploi, et ce sera une très bonne nouvelle pour les Français ! (Applaudissements sur les travées de l'UMP. Mme Anne-Marie Payet et M. Bruno Retailleau applaudissent également.)
- page 4274
Page mise à jour le