Question de M. MIRASSOU Jean-Jacques (Haute-Garonne - SOC) publiée le 29/09/2011

M. Jean-Jacques Mirassou attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur le sort des visiteurs médicaux. Ils sont les représentants d'une profession utile pour la diffusion de l'information médicale, pour peu qu'elle soit correctement encadrée et exercée dans le strict respect de la charte de la visite médicale - ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. C'est par ailleurs moins la conception de cette visite qui est en question ici, que celle de l'organisation de la distribution de soins et de la formation des médecins, notamment des généralistes. De nombreux praticiens sont en effet dans une situation d'isolement liée à leurs conditions d'exercice qui les prive dans leur face à face avec les laboratoires pharmaceutiques des clefs d'analyse et des éléments nécessaires à une bonne exploitation de l'information qui leur est adressée. Il est donc urgent de mettre en place une formation initiale et une formation continue des médecins, qui leur permettent d'accueillir les visiteurs médicaux et de tirer un véritable profit de leurs entretiens en s'appuyant sur leur propre approche critique du médicament concerné. La visite médicale quant à elle pourrait être réformée en étant rattachée non plus aux services commerciaux, mais aux services médicaux de l'entreprise ; elle devrait être mise en œuvre auprès de tous les médecins et sur tous les médicaments ; elle devrait être porteuse d'une information impartiale et de qualité ; et elle devrait être à même de recueillir la parole des médecins pour que les éventuels incidents et effets secondaires liés à l'usage d'un médicament soient mieux pris en compte par les laboratoires pharmaceutiques. Au lieu de cela, le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), passant d'un extrême à l'autre dans son analyse de la promotion des médicaments, préconisait en juin 2011 de faire disparaître purement et simplement ce métier. Ce faisant, l'IGAS a fait de la profession de la visite médicale le principal bouc-émissaire du système du médicament alors que les responsabilités de la crise actuelle sont évidemment ailleurs. Les visiteurs-ses médicaux ne peuvent pas vivre sereinement cette violente mise en cause. Il lui rappelle en effet que cette profession représente 18 000 salariés. Ils et elles ont reçu une formation suffisamment spécifique pour les distinguer au sein des différents métiers commerciaux. Or le projet de loi relatif au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé tend à imposer un encadrement tel que ce sont d'ores et déjà 1 500 postes de visiteurs médicaux qui risquent de disparaître suite à son adoption avec des répercussions négatives pour d'autres secteurs d'activité (restauration, automobile...). Une telle mesure est, en l'état, plus que malvenue. Elle est notamment préconisée alors que la France affronte une grave crise économique et sociale. Le fait qu'un géant mondial de l'industrie pharmaceutique choisisse la semaine même où est examiné ce projet de loi à l'Assemblée nationale pour annoncer avec cynisme un plan de restructuration qui verra de nombreux emplois – et notamment de visiteuses médicales – sacrifiés en France, en illustre à l'excès le caractère inadéquat. Il ne fait pourtant aucun doute qu'en réformant cette profession avec rigueur et souci de la préserver, en développant la formation continue des médecins, on lui redonnerait sa crédibilité. C'est pourquoi il lui demande quel projet alternatif à celui qui est actuellement en discussion il compte proposer pour la mise en place des conditions satisfaisantes d'exercice de la profession de visiteur médical.

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Transmise au Ministère des affaires sociales et de la santé


La question est caduque

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