Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 05/07/2012
M. Guy Fischer appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les dysfonctionnements de l'automédication en France.
En effet, l'UFC-Que Choisir a rendu publics les résultats alarmants d'une enquête effectuée en janvier 2012 dans le département du Rhône. Cette enquête avait pour but de vérifier le respect par les officines de leurs obligations légales d'affichage des informations tarifaires des médicaments non remboursables, de relever les prix pratiqués et d'apprécier le conseil délivré au consommateur. Le constat est malheureusement édifiant : bien qu'obligatoire depuis 2003, l'information du public de la liberté tarifaire concernant l'automédication n'est toujours pas respectée. Ainsi, seules 61 % des pharmacies enquêtées proposent un affichage lisible du prix des médicaments vendus derrière le comptoir. Pire, 78 % ne se plient toujours pas à cette obligation. Enfin, près d'une pharmacie enquêtée sur deux n'a pas respecté spontanément son devoir de conseil en délivrant, pour le même patient, deux médicaments incompatibles (aspirine et ibuprofène, par exemple) et 38 % n'ont pas alerté le consommateur sur les risques malgré les questions explicites de ce dernier.
Au vu de ce constat, il semble opportun de renforcer l'information des consommateurs sur l'automédication et de lancer une réflexion approfondie sur l'opportunité d'ouvrir la distribution des médicaments accessibles sans ordonnance aux parapharmacies et aux grandes surfaces, à la condition impérative que la vente s'effectue sous la surveillance directe d'un pharmacien diplômé. Cette mesure pourrait permettre, pour le consommateur, une économie de l'ordre de 16 % des dépenses de médicaments non remboursables sans occasionner de fermeture de pharmacies.
Il la remercie de bien vouloir lui faire connaître les mesures que le Gouvernement envisage d'adopter pour remédier à ces dysfonctionnements et garantir aux consommateurs une automédication moins chère et de meilleure qualité.
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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 17/01/2013
L'automédication est une pratique qui se développe principalement dans notre pays depuis la mise en place du libre accès, le 1er juillet 2008, qui permet d'obtenir en accès direct et sous le contrôle du pharmacien d'officine, certains médicaments dits de médication officinale. Ce développement se doit toutefois d'être encadré et responsable. C'est la raison pour laquelle l'encadrement de l'automédication est assuré par un environnement sécurisé et contrôlé, que représente la pharmacie d'officine, par la présence de pharmaciens diplômés qui délivrent les conseils appropriés lors de la dispensation de ces médicaments, ainsi que par une évaluation de ces médicaments par l'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en vue de leur inscription sur une liste positive. Le patient est bien sûr également responsable de sa bonne automédication, sous les conseils avisés du pharmacien et grâce aux efforts de transparence, notamment des prix, qui sont exigés. Aussi, le monopole pharmaceutique pour la dispensation des médicaments d'automédication, par la proximité et le maillage officinal qu'il permet, est-il un des piliers de ce dispositif de sécurisation de l'automédication. Le pharmacien se doit bien sûr d'être irréprochable et de respecter la réglementation en matière d'affichage des prix des médicaments. Le pharmacien d'officine partage également la responsabilité, avec les autres acteurs du circuit du médicament, de pratiquer des prix facilitant l'accès aux médicaments pour tous les patients dans le respect des règles de la concurrence. La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) d'une part et les inspecteurs des agences régionales de santé d'autre part, effectuent régulièrement des campagnes de contrôles pour sanctionner d'éventuelles dérives.
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