Question de M. PIRAS Bernard (Drôme - SOC) publiée le 26/07/2012

M. Bernard Piras attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le développement des microbicides pour permettre aux femmes de se protéger contre la transmission du VIH et des infections sexuellement transmissibles. En effet, si les préservatifs masculins ou féminins restent la meilleure façon de se protéger, l'utilisation des microbicides, en particulier pour les femmes dont le partenaire refuse d'utiliser le préservatif, pourrait permettre d'éviter de nombreuses contaminations et avoir une répercussion significative sur l'épidémie du VIH. Or les grands laboratoires pharmaceutiques ne s'investissent pas dans cette recherche, beaucoup moins lucrative que celle des molécules pour les traitements qui sont utilisées dans les pays du Nord. Le peu de recherche qui est actuellement financé est une recherche publique mais elle manque cruellement de moyens. Il lui demande de lui indiquer les mesures qu'elle entend prendre pour favoriser le développement cette recherche.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 13/06/2013

Après une longue phase d'échec avec les microbicides chimiques, les essais internationaux récents avec des microbicides contenant des antirétroviraux ont montré des résultats intéressants, notamment l'essai Caprisa 004, mené en Afrique du Sud chez 899 femmes. Ainsi l'utilisation d'un gel comprenant un antirétroviral (le Ténofovir) réduit de 39 % le risque d'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Toutefois, il ne s'agit ici que d'une efficacité partielle sur la prévention de la transmission sexuelle du VIH. Au niveau européen, la France participe activement au développement de microbicides, par l'intermédiaire du commissariat à l'énergie atomique (CEA), impliqué dans les projets européens « European Microbicide » (EMPRO-FP6) et « European Combined Highly Active Retroviral Microbicides (CHAARM-FP7). La recherche sur la prévention de la transmission sexuelle du VIH, dont celle sur les microbicides, reste une priorité pour l'agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS). Celle-ci porte principalement sur des travaux en recherche fondamentale visant à comprendre les mécanismes physiopathologiques de transmission du virus au niveau des muqueuses génitales. L'ANRS est partenaire de l'IDMIT (Infectious diseases models for innovative therapies), une infrastructure de recherche sur les modèles animaux des maladies infectieuses, issue des investissements d'avenir. Ce centre, unique en Europe, permettra de poursuivre des études précliniques essentielles pour la recherche sur les microbicides et le vaccin. Parallèlement à ces recherches, l'ANRS a cofinancé les travaux de Morgane Bomsel (à hauteur de 642 000 € depuis 2004) sur le développement d'un candidat-vaccin "muqueuses" dont le principe est d'induire la production d'anticorps protecteurs au niveau de la muqueuse vaginale empêchant la multiplication du virus et sa dissémination dans le sang. Pour la recherche en amont sur les microbicides, l'ANRS a ainsi dépensé : - en 2010 : 103 715 € répartis ainsi : 40 707 € sur les mécanismes de transmission au niveau des muqueuses et le reste sur des études comportementales ; - en 2011 : 153 099 € répartis ainsi : 110 058 € sur les mécanismes de transmission au niveau des muqueuses et le reste sur des études comportementales ; - en 2012 : 163 727 € répartis ainsi : 132 977 € sur les mécanismes de transmission au niveau des muqueuses et le reste sur des études comportementales ; En 2013, le budget prévisionnel est de 299 823 € répartis ainsi : 212 673 € sur les mécanismes de transmission et de l'immunité au niveau des muqueuses, 76 900 € sur le développement de molécules antivirales et le reste sur des études comportementales. Si l'on intègre les recherches fondamentales et vaccinales sur la transmission virale et l'immunité muqueuse, essentielles aussi pour la prévention de l'infection, le budget dédié à ces recherches s'élève à 430 761 € en 2012. En 2013, le budget prévisionnel de ces recherches atteint 687 921 €.

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