Question de M. PLANCADE Jean-Pierre (Haute-Garonne - RDSE) publiée le 01/11/2012
M. Jean-Pierre Plancade attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la suppression du forfait applicable au versement des cotisations sociales pour les salariés intervenant au domicile des Français.
En effet, une étude de l'IRCEM (Institut de retraite complémentaire des employés de particuliers) estime que l'impact d'une telle mesure serait de 85 000 emplois perdus.
La suppression du forfait entraînerait une augmentation de 15 à 45 % du coût de l'heure de service et anéantirait les objectifs de lutte contre le travail au noir, ainsi remis en cause sans concertation.
De plus cette hausse du coût des services induirait des pertes d'activité et serait fatale à de nombreuses entreprises dont les compétences ne sont plus à remettre en cause.
Le Gouvernement va-t-il amender le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) pour défendre les emplois ?
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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 18/04/2013
La suppression de l'assiette forfaitaire ouverte au bénéfice des particuliers employeurs est une mesure qui s'inscrit dans l'objectif de justice sociale poursuivi par le Gouvernement en ce qu'elle assure l'égalité de traitement de tous les salariés : les droits sociaux en matière de retraite, d'indemnités journalières et d'assurance chômage seront désormais les mêmes pour tous. L'acquisition des droits sociaux des salariés des particuliers employeurs (environ 750 000 à ce jour, hors assistants maternels qui relèvent de règles particulières de rémunérations et de prises en charge des cotisations) est demeurée longtemps dérogatoire par rapport à ceux des autres salariés, sans que les dispositifs applicables ne démontrent de véritable légitimité. Avant l'entrée en vigueur de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013, deux dispositifs coexistaient. En effet, alternativement à l'assiette réelle qui constitue le droit commun, un mécanisme d'assiette forfaitaire mis en place par un arrêté du 23 décembre 1968 puis inscrit dans la loi en 2003, permettait de cotiser sur une assiette réduite au niveau du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC). Ce mécanisme venait toutefois réduire les droits des salariés puisqu'ils n'étaient ouverts qu'à hauteur de la rémunération déclarée (soit le SMIC). Ainsi, à titre d'illustration, on peut considérer le cas d'une femme de la génération 1960 ayant effectué toute sa carrière dans les services à la personne, ayant été « au forfait » 20 ans sur 42 et ayant atteint la durée d'activité requise en 2022 pour liquider sa pension à taux plein, la perte mensuelle de revenu liée au mécanisme d'assiette forfaitaire va de 135 (pour un salaire de 1,1 SMIC) à 459 (pour un salaire de 2 SMIC). Ce dispositif laissant principalement à l'employeur le choix de l'assiette de ses cotisations, est en soi contestable. C'est pourquoi le Gouvernement a proposé de mettre en place une assiette unique pour l'ensemble des salariés des particuliers employeurs, qui cotiseront comme c'est le cas pour tous les autres salariés sur la totalité des salaires versés à compter du 1er janvier 2013. La préoccupation visant à ne pas renchérir le coût du travail pour les employeurs et à les inciter au respect des obligations déclaratives est toutefois légitime. C'est pourquoi le dispositif prévu par l'article 14 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) a été complété, en première lecture, à l'Assemblée nationale, d'un mécanisme d'exonération forfaitaire : pour chaque heure effectuée, le particulier employeur pourra déduire 0,75 du montant des cotisations patronales soit l'équivalent de 8 points de cotisations au niveau du SMIC. En outre, le mécanisme de crédit et de réduction d'impôt permettant aux particuliers employeurs de récupérer 50 % des sommes engagées au titre des services à la personne est intégralement préservé et continuera de jouer pleinement son rôle en limitant le reste à charge pour les employeurs et en prévenant les comportements de sous-déclaration.
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