Question de Mme PROCACCIA Catherine (Val-de-Marne - UMP) publiée le 13/12/2012

Mme Catherine Procaccia attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les méthodes d'apprentissage de l'anglais en France, dans les établissements scolaires, secondaires et universitaires.

Deux études récentes réalisées par Education First (EF) France et par le British Council sur l'évolution du niveau d'anglais dans 54 pays à travers le monde démontrent que le niveau de maîtrise de cette langue indispensable pour les échanges internationaux est plutôt mauvais en France et qu'il progresse assez peu.

L'étude d'EF évalue le niveau de compétences de 1,7 millions d'adultes.

Avec un niveau jugé moyen-inférieur en anglais, la France est en vingt-troisième position et se retrouve en queue de peloton du classement des pays européens, derrière d'autres pays comme l'Espagne et l'Allemagne et après le Portugal.

Cette étude est d'autant plus inquiétante que les derniers classements réalisés à partir du fameux TOEFL mettent la France en 69ème position mondiale, derrière des pays comme la Corée ou le Japon, par exemple.

Si le niveau moyen des Français a progressé, il demeure bas et ce malgré des mesures mises en place depuis presque une décennie qui ont intégré un apprentissage des langues dans les programmes scolaires du primaire.

Enfin, même au niveau des études supérieures, il semblerait que le faible niveau de maîtrise d'une langue étrangère et plus particulièrement de l'anglais ne constitue pas un critère de sélection pour intégrer des grandes écoles.

Rien dans le système scolaire actuel n'incite donc les Français à faire des efforts pour apprendre une langue devenue un outil pratique et indispensable au monde d'aujourd'hui et de demain.

D'ailleurs, une étude du Programme des Nations Unies pour le développement montre que le niveau de maîtrise de la langue n'est pas directement lié au taux de scolarisation.

Il semblerait que la façon dont on aborde l'apprentissage des langues en France en soit la cause. Selon des spécialistes, l'enseignement actuel se concentrerait davantage sur la grammaire et la littérature et pas assez sur les capacités à communiquer.

Il a annoncé vouloir réformer l'école. Elle aimerait savoir si le chantier de l'apprentissage des langues est prévu dans ses réformes et ce qu'il entend mettre en place.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 09/01/2014

Le renforcement de l'enseignement des langues vivantes dont celui de l'anglais et l'amélioration des méthodes de leur apprentissage demeurent une priorité constante du système éducatif. Cette priorité a été inscrite dans la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République qui, dans la section 3 de son chapitre III portant sur le contenu des enseignements scolaires, institue, pour tous les élèves, l'apprentissage d'une langue vivante étrangère dès le début de leur scolarité obligatoire. Le rapport annexé à la loi souligne tout l'intérêt pédagogique que présente la précocité de l'exposition et de l'apprentissage de la langue vivante, dès le cours préparatoire, pour permettre aux élèves français de combler l'insuffisance de leurs résultats dans l'acquisition de leurs compétences linguistiques, au regard des bilans effectués au niveau de l'ensemble des élèves européens. Ces dispositions s'ajoutent au plan de rénovation de l'enseignement des langues vivantes étrangères, lancé en 2005 et qui concerne tous les élèves, de l'école élémentaire au lycée. Ce plan a introduit de nouvelles modalités d'apprentissage des langues vivantes avec l'adoption par le décret du 22 août 2005 du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), à l'intérieur duquel s'inscrit désormais l'ensemble des programmes de langues vivantes. La capacité à communiquer dans des variétés de situations aussi proches que possible de celles de la vie réelle, sur la base de tâches proposées aux élèves, est l'objectif poursuivi au travers de l'adoption de ce cadre pour l'enseignement des langues vivantes. Cela a conduit à organiser leur enseignement en le faisant reposer sur l'apprentissage de ces cinq activités langagières, compréhension de l'oral, expression orale en continu, interaction orale, compréhension de l'écrit et expression écrite. Cette approche qui place l'élève en situation, à partir de l'accomplissement d'un certain nombre de tâches, s'est accompagnée de la mise en place de nouvelles modalités d'organisation des apprentissages. Au nombre de celles-ci figure l'installation de groupes de compétences qui, répartissant les élèves indépendamment des classes, permettent ainsi aux professeurs de répondre de manière plus ciblée aux besoins des élèves. Il en va de même en ce qui concerne la possibilité d'adapter pour ces enseignements des rythmes modulables assouplissant le dispositif horaire et qui autorisent l'introduction de périodes intensives d'enseignement de la langue sur une courte ou moyenne durée. Il convient d'y ajouter les opportunités pédagogiques que représente le développement des ressources numériques mises à disposition des établissements qui offrent notamment la possibilité de travailler sur des documents authentiques et de développer des contacts et des échanges avec des établissements scolaires de pays de langue anglaise. De surcroît, les épreuves du baccalauréat ont été adaptées en conséquence. Ainsi, à la session 2013, les épreuves portant sur la compréhension de l'écrit et sur l'expression écrite sont complétées par une évaluation de la compréhension de l'oral et de l'expression orale, organisées sur temps scolaire au cours de deux situations d'évaluation planifiées et annoncées aux élèves. Chaque évaluation s'appuie sur une grille de références permettant de certifier le niveau atteint de façon claire et compréhensible au niveau européen. Ainsi, les élèves, au cours des différentes étapes de leur cursus, seront-ils en mesure d'utiliser la langue anglaise dans des situations concrètes de complexité croissante, soit comme utilisateur élémentaire attesté par le niveau A2 du cadre européen exigé par ailleurs pour l'obtention du diplôme national du brevet, soit comme utilisateur indépendant correspondant au niveau B1 de ce même cadre retenu pour la fin de la scolarité obligatoire.

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