Question de M. BERNARD-REYMOND Pierre (Hautes-Alpes - NI) publiée le 18/07/2014

Question posée en séance publique le 17/07/2014

M. Pierre Bernard-Reymond. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes.

Monsieur le secrétaire d'État, comme l'ont déjà dit plusieurs de mes collègues, le Moyen-Orient est de nouveau à feu et à sang.

Après l'échec des pourparlers conduits par le secrétaire d'État américain John Kerry et l'assassinat de trois jeunes israéliens, suivi de celui d'un jeune Palestinien, les armes parlent à nouveau, un épisode dramatique de plus dans ce conflit vieux de soixante-dix ans.

Tout se passe comme si la diplomatie internationale était totalement impuissante, et peut-être résignée.

Pendant ce temps, le nombre des victimes augmente tous les jours. Certes, chaque conflit est spécifique, et porte en lui le poids de l'histoire de chacune de ses parties. Cependant, pourquoi les nations, qui sont intervenues un peu partout dans le monde, en Afghanistan, en Irak, en Libye, en ex-Yougoslavie, au Mali, en Centre-Afrique et dans bien d'autres pays, semblent-elles toujours comme interdites quand il s'agit du Moyen-Orient ? Au point de considérer comme inimaginable l'envoi, sous l'égide de l'ONU, d'une force d'interposition, préalable à la mise en place d'une solution définitive dans l'esprit des accords d'Oslo, offrant la souveraineté et la paix définitive à ces deux peuples. (Applaudissements sur les travées de l'UMP. – MM. Jacques Mézard et André Gattolin applaudissent également.)

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes publiée le 18/07/2014

Réponse apportée en séance publique le 17/07/2014

M. Harlem Désir,secrétaire d'État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes. Monsieur le sénateur Pierre Bernard-Reymond, la situation au Moyen-Orient est désastreuse. Vous l'avez rappelé, les meurtres odieux de trois jeunes Israéliens enlevés en Cisjordanie, puis d'un jeune Palestinien enlevé à Jérusalem-Est ont entraîné une escalade de la violence, avec une multiplication des victimes côté palestinien. Il faut absolument stopper ces violences.

C'est pourquoi, je le répète, la trêve humanitaire décidée aujourd'hui doit absolument être étendue, car les conditions de vie à Gaza sont catastrophiques. Mais l'important est d'instaurer une trêve durable et de mettre fin à ce bain de sang.

La priorité absolue est le cessez-le-feu. Nous soutenons pleinement la proposition faite par l'Égypte, endossée par la Ligue arable, d'un cessez-le-feu immédiat, suivi de discussions visant à établir une trêve durable. C'est également ce qu'a demandé le Conseil européen, réuni hier soir à Bruxelles, et c'est aussi bien sûr ce qu'a demandé le Président de la République.

La France appelle toutes les parties à respecter immédiatement ce cessez-le-feu. Le cabinet israélien avait annoncé son accord, avant une reprise des violences. Le Hamas doit cesser sans délai les tirs de roquettes.

En parallèle, nous devons travailler à une trêve durable qui réponde aux besoins légitimes à la fois des Israéliens et des Palestiniens en termes de sécurité comme d'accès à l'aide humanitaire. Cela devra se faire en liaison étroite avec l'Autorité palestinienne.

La France, avec ses partenaires européens, peut y contribuer, notamment au travers du redéploiement et de l'extension de la mission EUBAM Rafah, comme l'a proposé le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius.

Au-delà, cette nouvelle tragédie illustre l'urgence de parvenir à la résolution politique définitive du conflit israélo-palestinien.

Monsieur le sénateur, vous avez fait le parallèle avec d'autres conflits, dans lesquels, dites-vous, la diplomatie occidentale est intervenue, mais il y a une différence majeure, qu'a rappelée M. le Premier ministre : très souvent, dans les conflits internationaux, la question principale est de trouver la bonne solution à ces conflits ; dans le cas du drame israélo-palestinien, il y a une solution, que nous connaissons, à savoir l'existence de deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité, avec Jérusalem comme capitale de ces deux États.

L'absence d'horizon politique, on le voit, fait le jeu des extrémistes. (M. Pierre Bernard-Reymond opine.) Aussi, il faut parvenir à l'application de cette solution, en poussant les deux parties à l'accepter. De ce point de vue, vous avez raison, nous ne pouvons pas être résignés, et nous ne le sommes pas.

Cependant, aujourd'hui, l'urgence c'est de faire accepter un cessez-le-feu, c'est une trêve durable, c'est-à-dire l'arrêt des violences, des tirs de roquettes et des bombardements, qui ont déjà fait de trop nombreuses victimes. C'est bien le sens de tous les efforts déployés par la diplomatie française et par l'Union européenne.

Je vous remercie de m'avoir posé cette question, monsieur le sénateur.

Monsieur le président, pour terminer, je veux saisir l'occasion de cette dernière réponse à la dernière séance de questions d'actualité au Gouvernement que vous présidez pour vous remercier du rôle que vous avez joué, de votre travail, de votre engagement au service du Sénat et, plus largement, au service de la République et du pays.(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste, du groupe CRC,du groupe écologisteet du RDSE.)

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