Question de M. FRASSA Christophe-André (Français établis hors de France - UMP) publiée le 21/08/2014
M. Christophe-André Frassa appelle l'attention de M. le Premier ministre quant aux conséquences qui résulteraient d'une réduction des effectifs des forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ), tant sur le plan de la communauté française que sur le plan économique et sur le plan stratégique, conséquences dont l'ont alerté les élus consulaires des Français de Djibouti.
Il lui indique que le lycée français de Djibouti accueille actuellement de nombreux enfants de militaires (40 % des élèves) et qu'une variation brutale de ses effectifs pourrait engendrer des suppressions de postes d'enseignants ainsi qu'une diminution des recettes. Par ailleurs, la gestion financière de l'établissement scolaire pourrait être mise en péril par la réduction du personnel et le paiement des indemnités de licenciement inhérent à celle-ci. Quant au projet immobilier, qui est indispensable, il serait alors remis en cause.
Sur le plan économique, de nombreuses entreprises françaises de droit local contribuent au bon fonctionnement des enceintes militaires et au bien-être des personnels des FFDJ. Ces entreprises, tout comme les FFDJ, sont devenues des acteurs incontournables sur un marché de l'emploi très dégradé, créant environ 120 millions d'euros chaque année. Une réduction des effectifs engendrerait une baisse du chiffre d'affaires des entreprises françaises et provoquerait une augmentation du taux de chômage local ainsi qu'une diminution des initiatives de développement pour les investisseurs sans la garantie d'un marché stable issu des FFDJ.
Il lui rappelle qu'il est vital, après avoir manqué des occasions d'investir dans des secteurs clefs et rentables de l'économie régionale (ports, chemins de fer, adduction électrique et eau) de maintenir une présence forte de notre pays dans cet îlot de francophonie.
Sur le plan stratégique enfin, il estime difficilement compréhensible que la France se désintéresse de cette région du monde à un moment où d'autres pays comme les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie augmentent leurs effectifs militaires ou s'y installent.
Au moment où les arbitrages concernant l'avenir des FFDJ doivent être rendus, il tient à souligner l'importance pour la France de sa présence militaire à Djibouti tant sur le plan économique, social, culturel et humanitaire. Toute réduction des effectifs des FFDJ nuirait aux intérêts mêmes de la France.
Il s'inquiète que le retrait partiel de notre présence militaire à Djibouti accentue la perte d'influence de la France dans cette partie du monde.
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Transmise au Ministère de la défense
Réponse du Ministère de la défense publiée le 19/02/2015
Conformément aux évolutions programmées par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale publié en 2013, la réorganisation des forces de présence françaises constitue un projet global tendant à transformer notre dispositif en le rapprochant de la bande sahélo-saharienne, tout en contribuant à l'objectif général de réduction des effectifs du ministère de la défense. Dans ce contexte, s'agissant de l'Afrique, le Président de la République a décidé la mise en place d'un schéma de présence permettant : de développer les capacités de la force africaine en attente (FAA), en formant chaque année 20 000 soldats locaux. Cet effort reposera essentiellement sur les pôles opérationnels de coopération de Dakar et de Libreville qui, dotés chacun d'un effectif de 350 militaires, sont en mesure de proposer plus de 188 formations différentes à nos partenaires ; de préserver une capacité d'intervention à partir de deux bases implantées à Abidjan et à Djibouti. Cette organisation a été définie de manière à soutenir et à compléter le dispositif déployé par la France dans le cadre de la conduite des opérations extérieures. En ce qui concerne le futur format des forces françaises stationnées à Djibouti, des études sont menées afin d'évaluer le plus précisément possible le juste besoin capacitaire. L'ambition de la France est de conserver sur ce territoire un point d'ancrage fort en vue d'être en mesure de répondre au défi sécuritaire de la région de la Corne de l'Afrique et d'y préserver notre influence.
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