Question de M. BAILLY Gérard (Jura - UMP) publiée le 25/09/2014
M. Gérard Bailly appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur le projet de vente de médicaments délivrés sans ordonnance par la grande distribution et les conséquences négatives qui pourraient en découler pour les patients et le milieu rural.
Les pharmaciens jouent un rôle de conseil sur le choix des médicaments, leur utilisation et assurent quotidiennement une mission de service de santé, en termes de prévention, de lutte contre la surconsommation ou encore d'accompagnement des maladies chroniques, connaissant souvent les pathologies de leurs clients.
Cette mesure aurait des conséquences néfastes dans le milieu rural - 190 fermetures de pharmacie depuis 2007 dans les communes de moins de 5 000 habitants - et ce mouvement s'accélérerait encore davantage si l'on supprime du chiffre d'affaires à de petites officines en milieu rural. Cette mesure éloignerait davantage les habitants d'un service de première nécessité et remettrait en cause de nombreux emplois.
Il souhaiterait connaître la position et les intentions du Gouvernement sur ce sujet important.
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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 26/03/2015
Depuis deux ans, en concertation avec les organisations professionnelles, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes poursuit la modernisation du métier de pharmacien. La vente sur internet a été autorisée ; une expérimentation sur la dispensation d'antibiotiques à l'unité a été lancée ; le rôle de conseil de pharmaciens a été renforcé par de nouvelles modalités de rémunération, mises en place le 1er janvier 2015. Cette modernisation s'inscrit dans une démarche qui doit respecter des principes clairs : préserver le réseau officinal qui permet un égal accès de tous les citoyens aux médicaments en assurant une présence sur l'ensemble du territoire ; reconnaître le rôle des pharmaciens d'officine dans le fonctionnement de notre système de santé et leur permettre d'exercer pleinement leur rôle de professionnel de santé de proximité ; lutter contre la surconsommation de médicaments mais aussi contre leur gaspillage, car les médicaments ne doivent en aucun cas être considérés comme des produits de consommation courante dont la banalisation nuirait aux impératifs de santé publique. À cet égard, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a réitéré à plusieurs reprises son opposition à la vente de médicaments en grande surface. Ces principes guident la réflexion en cours pour identifier les moyens de poursuivre cette action de modernisation autour de thématiques concrètes telles que la modernisation des règles de transferts, prévue par le projet de loi de santé, ou l'évolution des structures professionnelles afin de favoriser l'installation des jeunes pharmaciens.
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