Question de M. LASSERRE Jean-Jacques (Pyrénées-Atlantiques - UDI-UC) publiée le 05/12/2014
Question posée en séance publique le 04/12/2014
Concerne le thème : Industrie du tourisme
M. Jean-Jacques Lasserre. Le développement de notre industrie touristique passe notamment par une bonne gouvernance des structures publiques au niveau local. Ce sont elles, en effet, qui vont développer les performances touristiques des territoires, conseiller les collectivités, soutenir les investisseurs et appuyer les prestataires.
La question de l'attribution de la compétence « tourisme » est centrale à cet égard. Elle alimente nombre de discussions en ce moment, à l'approche de l'examen du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République.
Monsieur le ministre, vous avez mis l'accent sur l'intérêt de donner la priorité à la notion de « destination phare ». Cette orientation est largement approuvée dans son principe. La visibilité de l'« offre France », notamment à l'égard des nouvelles clientèles, gagnerait à sa mise en œuvre.
Les acteurs locaux également mettent de plus en plus en avant l'idée de destination ou de produits. Il nous faut donc rechercher la bonne articulation entre ces deux idées fortes. Cela nécessitera une véritable concertation, aussi bien sur le plan conceptuel que sur la stratégie à développer, entre les collectivités territoriales et les acteurs économiques.
À l'échelon institutionnel, les conseils généraux, en relation avec les autres collectivités locales, sont les mieux placés, de notre point de vue, pour promouvoir cette notion de produits touristiques territorialisés.
Dans un souci de clarification et d'efficacité, pensez-vous possible, monsieur le ministre, et si oui, dans quelles conditions, de conforter le rôle des départements dans la définition et l'application de la politique de destination ou de produits territorialisés ? (Applaudissements sur les travées de l'UDI-UC.)
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Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 05/12/2014
Réponse apportée en séance publique le 04/12/2014
M. Laurent Fabius,ministre.Monsieur le sénateur, vous insistez, à juste titre, sur les marques. Si l'on veut attirer les touristes, qu'ils soient français ou étrangers, il faut mettre en avant un nombre raisonnable de marques qui leur parlent.
M. Joël Guerriau.« Produit de Bretagne » !
M. Laurent Fabius,ministre. Ou de Normandie, pour prendre un autre exemple au hasard !(Sourires.) En tout cas, il n'en faut pas 500, sauf à se disperser et à finir par arroser le sable.
Cette idée de promouvoir des marques et des contrats de destination me semble donc assez porteuse.
En ce qui concerne l'organisation territoriale, le choix a été fait de donner l'essentiel de la compétence à la région. Cela ne signifie pas que les autres échelons disparaissent : les communautés d'agglomération, en particulier, auront des responsabilités. Le Gouvernement a aussi accédé à la demande de ceux qui voulaient que la spécificité des zones de montagne soit prise en compte. En tout état de cause, il faudra trouver une articulation. Les départements n'ont pas vocation à disparaître...(Ah ! sur les travées de l'UMP.)
M. Bruno Sido. Ce n'est pas sûr, si vous écoutez ce que dit le Gouvernement.
M. Laurent Fabius,ministre.J'écoute ce que dit le Gouvernement !(Riressur les travées de l'UMP.)
Il faut néanmoins atteindre une masse critique, d'où le choix des marques et de la région, tout en adaptant le dispositif à la réalité territoriale.
M. le président. La parole est à M. Jean-Jacques Lasserre, pour la réplique.
M. Jean-Jacques Lasserre. Nous aurons l'occasion de reparler de ces questions lors de l'examen du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République.
Ce que je sais, c'est que les touristes ne se rendent pas en Aquitaine, mais au Pays basque ou à Lascaux. Ils ne se décident pas en fonction du découpage administratif, de plus en plus dépourvu de signification. Je pense vraiment que le conseil général est le meilleur pilote pour l'exploitation commerciale des marques locales. Les marques régionales sont plus impersonnelles, moins attractives et, dans la pratique, le business ne s'appuiera pas sur elles. Nous aurons l'occasion d'en rediscuter.
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