Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - SOC) publiée le 11/12/2014
Mme Patricia Schillinger attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la pénurie de dermatologues en France. La dermato-vénérologie est exercée en France par environ 3 400 médecins, en cabinet privé pour 92 %, et en services hospitaliers pour 8 %, ce qui est notoirement insuffisant si l'on se réfère à la multiplication des maladies de la peau. En effet, les allergies et cancers cutanés sont en constante augmentation. À Paris et dans les grandes métropoles, il est possible d'obtenir un rendez-vous chez un dermatologue dans un délai de quinze jours mais, dans certaines régions, il faut s'y prendre six mois à l'avance, voire une année, pour décrocher une consultation. Les dermatologues manquent cruellement en dehors des très grandes villes.
Dans les années 1990, à la suite de décisions politiques visant d'ailleurs d'autres spécialités (les gynécologues et les ophtalmologues en particulier), le nombre d'étudiants autorisés à s'inscrire en dermatologie a été considérablement réduit, si bien qu'aujourd'hui les nouveaux dermatologues ne compensent pas ceux qui partent progressivement à la retraite. On observe une importante pénurie de dermatologues, alors que les demandes de consultation ne cessent de progresser en raison du vieillissement de la population et de la dégradation de l'environnement. Par exemple, on estime que le nombre des cancers de la peau augmente de 10 % par an. Par conséquent, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles sont les mesures que le Gouvernement entend prendre pour pallier cette pénurie et assurer pleinement une politique de prévention qui est essentielle pour les cancers de la peau.
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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 07/05/2015
Répondre aux inégalités de santé et améliorer le parcours de santé du patient dans toutes ses composantes (soins, prévention, dépistage, éducation à la santé) représentent des enjeux majeurs pour le Gouvernement. Plusieurs réponses ont été apportées concernant cette situation. Le numerus clausus en médecine a doublé depuis 1999 : fixé à 3 700 en 1999, il s'établit à 8 000 en 2014. À terme, cette augmentation du numerus clausus devrait profiter à l'ensemble des spécialités médicales, dont la dermatologie. À ce titre, le nombre de postes proposés en dermatologie-vénérologie à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) de médecine a augmenté ces dernières années. L'arrêté du 10 juillet 2014 a fixé le nombre de postes offerts en dermatologie-vénérologie à l'issue des ECN à 97 au titre de l'année universitaire 2014-2015, soit une augmentation de 21 % depuis 2011, tandis que le nombre de postes ouverts, toutes spécialités confondues, a augmenté de 7 % sur la même période.
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