Question de M. FOURNIER Jean-Paul (Gard - Les Républicains) publiée le 19/05/2016

M. Jean-Paul Fournier expose à M. le ministre de l'intérieur les carences en termes de présence des forces de l'ordre lors de la féria de Nîmes en 2016. En effet, ce rendez-vous festif, qui se déroule durant cinq jours, au moment de la fête de Pentecôte, est l'un des plus fréquentés de France, voire même d'Europe. Cette année, avec la mise en place de l'état d'urgence, cette édition revêt un caractère bien particulier. Elle a nécessité, pour la commune, mais aussi les commerçants, de nombreux et très lourds aménagements de sécurité. Néanmoins, la présence policière, caractérisé par l'affectation de forces supplétives, ne semble pas être à la hauteur des risques que peut présenter une manifestation de ce niveau. C'est un véritable paradoxe. Aussi lui expose-t-il cette problématique, en l'invitant à mettre en place toutes les mesures nécessaires pour accroître les effectifs des compagnies présentes.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 08/12/2016

L'État a mis en œuvre les moyens nécessaires pour sécuriser la Feria de Nîmes du 12 au 16 mai dernier. Plus d'une centaine de policiers des services territoriaux de la sécurité publique étaient présents chaque jour, ainsi que des renforts issus d'autres unités de la région avec une quarantaine de policiers de brigades anti-criminalité (BAC) et une trentaine appartenant à des formations motocyclistes. Un escadron de gendarmerie mobile (EGM), soit 64 militaires, était également mobilisé. Les forces de l'ordre ont réalisé plus de 120 interventions de « police secours » et enregistré plus de 200 plaintes. Leur action s'est traduite par le placement en garde à vue de 51 personnes, notamment pour des faits de violence ou des infractions à la législation sur les produits stupéfiants. De nombreuses opérations de contrôles routiers et d'alcoolémie ont également été mises en œuvre, permettant de contrôler 900 automobilistes. Les services de police ont également procédé au contrôle de débits de boissons. En matière de forces mobiles, les moyens déployés ont été légèrement inférieurs à ceux de certaines années, puisque seule une unité de force mobile (escadron de gendarmerie mobile) était présente sur place, comme cela était d'ailleurs déjà le cas en 2015. Il convient en effet de rappeler qu'au mois de mai, en particulier, les forces mobiles de la police nationale et de la gendarmerie nationale ont dû assumer des missions extrêmement lourdes en raison du mouvement social contre la loi « travail » mais aussi de divers autres événements (poursuite de la crise migratoire, Festival de Cannes…). Pour autant, la mise à disposition d'une seule force mobile, en capacité de se déployer sur plusieurs secteurs ou plusieurs horaires, a permis d'assurer la sécurisation des nuits de la Feria, qui se sont déroulées sans incident majeur. Dans un contexte de menace terroriste élevé et alors que les autres enjeux sécuritaires restent nombreux (crise migratoire, lutte contre la délinquance, sécurisation des événements estivaux…), les forces de l'ordre sont soumises à un rythme d'emploi et à des exigences exceptionnels. À titre d'exemple, les journées nationales d'action contre la loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels ont mobilisé durant le premier semestre 2016 l'équivalent de plus de 500 compagnies républicaines de sécurité (CRS). Elles n'en assument pas moins l'intégralité de leurs missions et font à cet égard preuve d'un engagement qui mérite d'être salué. Aux côtés des autres acteurs concernés (maire, organisateur…), l'État assume pleinement ses responsabilités.

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