Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 13/07/2017
M. François Bonhomme attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les mauvais résultats de l'étude réalisée auprès d'élèves de CM2 et portant sur leur niveau en orthographe.
Parvenus au terme de leur scolarité en primaire et alors qu'ils vont entrer au collège, ces écoliers, devant le même texte de dictée, qui ne présente pas de difficultés linguistiques particulières, font en moyenne 17,8 erreurs contre 14,3 pour leurs prédécesseurs en 2007 et 10,6 en 1987. C'est plus précisément l'orthographe grammaticale - accords sujet-verbe, groupe nominal, accords du participe passé - qui pose problème aux élèves.
Le nombre d'élèves cumulant les difficultés orthographiques est ainsi multiplié par deux à chaque constat et près de 20 % des élèves n'ont pas les bases suffisantes en français.
Or, derrière l'enjeu de l'orthographe, c'est la question des méthodes et des programmes qui se pose. Le Gouvernement relève que cette évaluation concerne des élèves entrés en CP en 2010. Ceux-ci n'ont donc pas suivi les nouveaux programmes en place depuis la rentrée de 2016, qui mettent l'accent sur l'apprentissage et la consolidation du français avec l'instauration d'un exercice quotidien de dictée.
L'étude démontre également que les différences de niveau restent très marquées par l'origine sociale des élèves et que ceux qui réussissent le moins bien en dictée sont aussi ceux qui ne maîtrisent pas correctement la lecture.
Aussi, alors que les élèves en primaire ne passent plus que 24 heures par semaine en classe contre 30 heures jusqu'en 1969, et avec le développement d'autres disciplines, il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour mettre davantage l'accent dès les premières classes sur la lecture et la compréhension.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 22/03/2018
De récentes enquêtes nationales et internationales mettent en lumière les difficultés que rencontrent les écoliers français en lecture. Elles soulignent des écarts de performance entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et ceux scolarisés hors éducation prioritaire. Cependant, les comparaisons internationales montrent que l'échec scolaire n'est pas une fatalité et que les élèves les plus fragiles peuvent progresser rapidement quand des stratégies pédagogiques ambitieuses sont mises en uvre. C'est à partir de ces constats et en s'appuyant sur les résultats de la recherche que le ministre de l'éducation nationale entend uvrer à l'amélioration de la situation. La maîtrise assurée des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter, respecter autrui) est la condition nécessaire d'une scolarité réussie et de la formation d'un citoyen libre et responsable. Aussi dès la rentrée 2017, le ministre de l'éducation nationale a engagé les actions nécessaires. La priorité accordée à l'école primaire permet d'agir sur plusieurs leviers : le dédoublement des classes de CP dans les réseaux d'éducation prioritaire (REP+), les évaluations des élèves, les stages de réussite, la mise à disposition d'outils pédagogiques efficaces, la formation initiale et continue des professeurs. Afin de prévenir les difficultés dès le plus jeune âge et de faciliter l'acquisition de la lecture et de l'écriture, une attention particulière est également portée à l'acquisition du langage à l'école maternelle. La simulation et la structuration quotidienne du langage oral des élèves et l'entrée progressive dans une culture de l'écrit préparent les élèves à l'acquisition de la lecture et de l'écriture. Les classes de cours préparatoire (CP), situées dans des réseaux d'éducation prioritaire renforcés (REP+), ont été dédoublées pour permettre dans les meilleures conditions d'assurer les apprentissages du lire-écrire. Ce dispositif sera progressivement étendu aux classes de CP et de cours élémentaire première année (CE1) de l'ensemble des réseaux d'éducation prioritaire (REP et REP+). Au cours du mois de septembre 2017, les acquis des élèves entrant en classe de CP ont été évalués dans le cadre d'une évaluation nationale. Les enseignants disposent ainsi d'éléments leur permettant de mieux adapter les pratiques pédagogiques aux élèves. Les stages de réussite destinés aux élèves des classes de cours moyen deuxième année (CM2) visent à prévenir la difficulté scolaire, pour mieux soutenir les apprentissages des élèves les plus fragiles et prévenir les redoublements. Afin d'accompagner les équipes pédagogiques dans la mise en uvre des nouvelles mesures, plusieurs séminaires ont regroupé l'ensemble des inspecteurs de l'éducation nationale (IEN) du premier degré. Ils ont permis d'exposer les priorités ministérielles pour l'école primaire et de présenter les ressources mises à la disposition des professeurs et des formateurs pour enrichir leur expertise pédagogique.
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