Question de M. ADNOT Philippe (Aube - NI) publiée le 20/07/2017
M. Philippe Adnot attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la délicate problématique de la prescription d'antidépresseurs aux enfants et adolescents.
Il lui rappelle que le British Medical Journal de janvier 2016 a, à cet égard, publié un article intéressant sur les effets secondaires des antidépresseurs de dernière génération. Reprenant de nombreuses études sur le sujet, cet article révèle que « le risque de suicide et d'agression a été doublé pour les enfants et adolescents prenant des antidépresseurs », évoquant même un doublement du taux de « suicidality » défini comme « suicide, tentative de suicide ou comportement de préparation, intention de se faire du mal, ou idée de suicide ».
Aussi, souhaiterait-il savoir si des mesures sont engagées dans notre pays en vue de réduire au minimum l'utilisation d'antidépresseurs chez les enfants, les adolescents et jeunes adultes, à la lumière de ces effets secondaires graves qui semblent, selon les études, malheureusement l'emporter sur les effets bénéfiques.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 15/03/2018
En raison des risques de suicide et d'agression observés chez les enfants et les adolescents traités par antidépresseurs, l'agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a publié en 2008 une mise au point intitulée « le bon usage des antidépresseurs chez l'enfant et l'adolescent » pour encadrer la prescription de ces traitements. Ce document diffusé aux prescripteurs précise la place des antidépresseurs dans la dépression chez ces patients et mentionne par ailleurs les situations dans lesquelles il n'est pas recommandé de traiter les enfants et les adolescents par ces médicaments. Ces données ont été complétées en novembre 2014, par une recommandation de bonne pratique « Manifestations dépressives à l'adolescence » de la Haute autorité de santé, dans laquelle la prise en charge thérapeutique en soins de premier recours est détaillée. Cette recommandation définit une stratégie de prise en charge thérapeutique mais rappelle également l'importance du suivi somatique, des règles hygiéno-diététiques, de la mise en place d'une psychothérapie et la nécessité de mobiliser l'entourage familial, social et scolaire pour la prise en charge plus globale de ces manifestations dépressives.
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