Question de Mme DARCOS Laure (Essonne - Les Républicains) publiée le 01/11/2017
Question posée en séance publique le 31/10/2017
Mme Laure Darcos. Ma question s'adresse à M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur.
Monsieur le ministre, l'État islamique a perdu une bataille. De ses fiefs de Raqqa en Syrie et Mossoul en Irak, il ne reste plus que des villes ravagées et des populations anéanties. Mais les terroristes n'ont pas dit leur dernier mot.
Le pire est sans doute à venir : partis en Syrie pour combattre aux côtés de Daesh, un couple et ses trois enfants souhaitent être rapatriés en France après avoir été capturés par les Kurdes du PKK à Raqqa. Plusieurs dizaines de combattants seraient déjà revenus sur notre territoire, peut-être prêts à commettre l'irréparable, une horreur que nous ne voulons pourtant plus revoir.
Combien sont-ils, monsieur le ministre ? Comment sont-ils revenus ? Sont-ils bien surveillés par nos services de renseignement ? Comptez-vous mettre en œuvre tous les moyens dont nous disposons pour traduire les djihadistes français en justice et les mettre hors d'état de nuire ?
Que comptez-vous faire de ces enfants et adolescents, partis avec leur famille ou nés au Moyen-Orient, qui ont connu l'horreur ou parfois commis les pires atrocités ?
Souvenons-nous que près de 240 de nos compatriotes ont déjà perdu la vie dans les attentats commis sur notre propre sol. Vous devez aux Français la protection à laquelle ils aspirent légitimement. Vous devez aux Français une action résolue, impitoyable et sans merci.
L'avenir de notre civilisation est en jeu. N'attendons pas le pire pour agir !
Je vous remercie, monsieur le ministre d'État, de nous éclairer sur les actions que le Gouvernement entend mener pour lutter avec la plus grande efficacité face à cette nouvelle étape de notre guerre contre le terrorisme. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. Mme Nadia Sollogoub et M. Pierre Louault applaudissent également.)
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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 01/11/2017
Réponse apportée en séance publique le 31/10/2017
M. Gérard Collomb, ministre d'État, ministre de l'intérieur. Oui, vous avez raison, madame la sénatrice Darcos, le combat contre le terrorisme est notre priorité. Il est la priorité du Gouvernement, mais il est notre priorité commune.
Aujourd'hui, vient d'entrer en vigueur la loi que nous avons adoptée ensemble pour combattre le terrorisme. Je veux remercier les sénateurs d'avoir permis la réussite de la commission mixte paritaire, qui a débouché sur l'adoption de cette loi. Nous avons ainsi manifesté notre volonté commune, quelle que soit notre sensibilité politique, de lutter contre le terrorisme.
Pour ce qui concerne les « returnees », nous en dénombrons aujourd'hui 244 très exactement 178 hommes et 66 femmes , 58 mineurs. La plupart des majeurs sont sous main de justice. Très exactement, 120 hommes, sur les 178, ont été écroués et sont aujourd'hui en prison. Les autres sont suivis par la DGSI, la Direction générale de la sécurité intérieure. Ils font bien sûr l'objet d'une extrême attention de notre part.
Pour ce qui est des femmes, sur les 66 « returnees », 14 sont aujourd'hui écrouées. Les autres sont, elles aussi, suivies par la DGSI.
Quant aux 58 enfants, la plupart ont moins de douze ans. Nous les suivons évidemment avec la justice, de manière à leur redonner un autre horizon.
Vous avez raison, il s'agit d'un combat global, d'un combat de civilisation. Nous, nous sommes pour la liberté, la liberté des femmes et des hommes dans le monde ; nous ne sommes pas pour le retour à des théories barbares et primitives. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche et sur des travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.)
M. le président. La parole est à Mme Laure Darcos, pour la réplique.
Mme Laure Darcos. Tout en vous remerciant, monsieur le ministre d'État, pour votre réponse, j'insiste sur ce qu'attendent nos concitoyens : que nous nous assurions de judiciariser toutes ces familles, surtout en ne les traitant pas collectivement mais individuellement, grâce à des psychologues agréés, et de les assigner à demeure, peut-être loin de chez eux, justement.
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