Question de M. CHEVROLLIER Guillaume (Mayenne - Les Républicains) publiée le 08/02/2018

M. Guillaume Chevrollier attire l'attention de M. le ministre de la cohésion des territoires sur le désenclavement du Grand Ouest. Il souhaite connaître les grands projets d'infrastructure qui seront mis en place pour dynamiser les territoires ruraux.

- page 487

Transmise au Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 20/06/2018

Réponse apportée en séance publique le 19/06/2018

M. Guillaume Chevrollier. Madame la secrétaire d'État, l'enjeu principal pour développer un territoire et attirer de la main-d'œuvre, c'est la mobilité grâce au développement des axes de transport. C'est particulièrement vrai dans les territoires ruraux.

Dans les Pays de la Loire, plusieurs projets structurants ont été mis soit au tapis, soit à l'arrêt. L'abandon par l'État de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été une douche froide. L'attractivité du Grand Ouest reposait entre autres sur ce grand projet d'aéroport. Nous sommes désormais invités à repenser notre stratégie.

J'évoquerai aujourd'hui le projet de parc de développement économique Laval-Mayenne, dans le département de la Mayenne, lancé en 2006 par Laval agglomération et par le département de la Mayenne, afin de renforcer la compétitivité et l'attractivité du territoire, notamment dans le secteur de la logistique.

Situé sur les communes d'Argentré et de Bonchamps-lès-Laval, ce parc comporte trois axes majeurs : la création d'une zone d'activités, un accès direct à l'autoroute A81 et un embranchement ferré. Il s'agit d'un projet d'envergure industrielle et d'aménagement du territoire. Il prévoit en effet une desserte assurée par un nouveau point d'échange sur l'autoroute A81. La création de cette nouvelle infrastructure est primordiale pour la réussite du parc.

L'échangeur a été retenu dans le plan d'investissement autoroutier décidé en 2016 par le Président de la République. Cette inscription prenait acte d'une participation financière de l'État à hauteur de 1,4 million d'euros, sur un total de 9,6 millions d'euros. L'État a consulté l'ARAFER, l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, qui a émis un avis réservé le 14 juin 2017. Depuis un an déjà, les porteurs du projet sont donc dans l'attente de la décision de l'État. S'engager avec fermeté et responsabilité sur des projets locaux comme celui-ci permet de désenclaver les territoires ruraux comme le mien.

Ma question est la suivante : l'État soutient-il le projet de parc de développement mayennais, avec sa connexion directe au réseau autoroutier ?

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur, je le répète, Élisabeth Borne ne pouvant être présente ce matin, elle m'a chargée de vous répondre.

Dans le cadre du projet de loi d'orientation sur les mobilités qu'Élisabeth Borne présentera ici cet été, soyez assuré que le Gouvernement veillera à proposer des solutions de mobilité adaptées à tous les territoires, en particulier à ceux qui ont besoin d'être désenclavés et d'être reliés au réseau principal.

S'agissant du réseau routier national non concédé desservant les territoires ruraux, les moyens consacrés dans l'actuel contrat de plan État-région aux axes desservant les villes moyennes et les territoires ruraux doivent être maintenus. Le montant exact de ces programmes sera proposé par le Gouvernement à la suite des conclusions du Conseil d'orientation des infrastructures dans le projet de loi d'orientation sur les mobilités.

Sur le réseau ferroviaire, les travaux du COI ont mis en évidence la nécessité de faire porter en priorité les efforts sur la remise à niveau du réseau et sur la désaturation des nœuds ferroviaires.

Par ailleurs, le Gouvernement s'est engagé à ne pas suivre les recommandations du rapport Spinetta sur le sujet dit des « petites lignes ». L'État demeurera aux côtés des collectivités pour maintenir ce réseau. Quant aux engagements qu'il a pris au titre des contrats de plan État-région, ils seront tenus.

Concernant les projets du Grand Ouest, à la suite de la décision prise par le Premier ministre sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le Gouvernement a lancé une concertation avec les élus des territoires concernés.

Une mission est actuellement conduite par M. Francis Rol-Tanguy, visant à faire émerger un pacte d'accessibilité pour la Bretagne et un contrat d'avenir pour les Pays de la Loire. M. Rol-Tanguy remettra son rapport dans les prochains jours et, sur cette base, Élisabeth Borne formulera des propositions pour la programmation des grandes infrastructures de transport du Grand Ouest.

Vous voyez que nous sommes actifs sur cette question et que de nombreuses décisions seront prises prochainement. D'autres seront débattues ici.

Mme la présidente. La parole est à M. Guillaume Chevrollier, pour répondre à Mme la secrétaire d'État.

M. Guillaume Chevrollier. Madame la secrétaire d'État, votre réponse est générale, alors que ma question portait précisément sur la décision de l'État concernant la connexion du parc d'activités de développement économique Laval-Mayenne au réseau autoroutier sur l'A81.

J'insiste sur l'utilité de ce projet et, plus généralement, sur la nécessité pour les territoires ruraux, pour un département comme la Mayenne, d'être connectés aux autoroutes qui traversent le territoire et d'avoir un réseau routier de qualité, comme nous le verrons lors de l'examen du projet de loi d'orientation sur les mobilités.

Ainsi, si la route nationale 162 ne fait pas partie des priorités de l'État, son amélioration est prioritaire pour notre territoire. L'enjeu est la départementalisation de cette route nationale. Nous attendons une réponse du Gouvernement.

Si le territoire est connecté aux routes, aux autoroutes, il l'est aussi au réseau ferroviaire. Il est pour nous particulièrement important que les lignes à grande vitesse s'arrêtent dans les villes moyennes comme Laval.

Dernier point : un territoire doit être situé à proximité d'un aéroport. À la suite de l'arrêt du projet de Notre-Dame-des-Landes, une alternative est-elle prévue pour permettre aux Mayennais d'accéder dans les meilleures conditions à un aéroport, que ce soit pour prendre des vols nationaux ou internationaux ?

C'est ainsi qu'on améliore l'attractivité des territoires ruraux, comme mon département de la Mayenne. Nous comptons donc sur l'engagement de l'État.

- page 6210

Page mise à jour le