Question de Mme CARRÈRE Maryse (Hautes-Pyrénées - RDSE) publiée le 21/02/2018
Question posée en séance publique le 20/02/2018
Mme Maryse Carrère. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie et des finances.
Monsieur le ministre, le site de Vallourec à Tarbes est dans une situation critique : en décembre dernier, le groupe Vallourec, dont le principal actionnaire n'est autre que l'État, annonçait la vente des sites à une entreprise américaine.
Vous le savez, deux sites ne sont pas concernés par cette reprise, Cosne-sur-Loire, sur lequel ma collègue sénatrice de la Nièvre, Nadia Sollogoub, vous a déjà interpellé, et le site de Tarbes, pour lequel Viviane Artigalas, que j'associe ici à ma démarche, et moi-même sommes mobilisées.
Les délais imposés par Vallourec pour une reprise des sites concernés fixent la date butoir au 28 février prochain : sans candidat sérieux déclaré, l'entreprise fermera, laissant plus de 50 salariés sans emploi sur le site de Tarbes.
Les Hautes-Pyrénées ont payé le prix fort de la désindustrialisation : 7 000 emplois industriels ont été sacrifiés en trente ans au profit de la métropole toulousaine, qui attire à elle toutes les activités. Vallourec est, au-delà d'un bouleversement humain et social, un symbole : celui de l'abandon d'une stratégie industrielle française. Il est temps que l'État intervienne pour endiguer la désertification industrielle des territoires ruraux, où la qualité de vie et le savoir-faire technique sont pourtant au rendez-vous.
Le 26 janvier dernier, le délégué interministériel aux restructurations venait à notre rencontre pour nous assurer que des projets de reprise étaient à l'étude. À huit jours de l'échéance fixée par le groupe Vallourec, nous n'avons toujours aucune assurance d'une reprise : je vous laisse imaginer la détresse des salariés face à cette situation.
Nous pouvons pourtant aujourd'hui compter sur un outil de production adapté ; un client, Nexter, dont l'importance pour l'armée française est plus que stratégique, qui assure 36 % de la production du site ; enfin, un véritable savoir-faire du personnel, ouvert à une diversification de l'activité.
Aussi, monsieur le ministre, l'État consentira-t-il enfin à faire pression sur le groupe Vallourec en sa qualité d'actionnaire pour qu'il ne fasse pas tomber le couperet du 28 février sur la tête des salariés, et permette ainsi à un repreneur de bâtir un projet industriel sérieux dans un délai raisonnable ? (Applaudissements sur les travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen, ainsi que sur des travées du groupe Union Centriste.)
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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministre de l'économie et des finances publiée le 21/02/2018
Réponse apportée en séance publique le 20/02/2018
Mme Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances. Madame la sénatrice Maryse Carrère, nous avons déjà abordé le sujet de Vallourec et de ses difficultés. La mise en vente des activités drilling a permis la reprise d'une partie des sites, mais pas de ceux de Cosne-sur-Loire et Tarbes, qui n'ont pas été repris par National Oilwell Varco, le repreneur du reste de l'activité.
Comme vous l'avez dit, Jean-Pierre Floris, délégué interministériel aux restructurations d'entreprises, s'est déplacé à Tarbes le 26 janvier dernier pour visiter le site et rencontrer les salariés. Il a également reçu le directeur général de la société Vallourec Drilling le 16 février dernier pour faire le point sur la recherche de repreneurs.
Je peux vous assurer que des moyens importants sont mis en uvre par la société avec un cabinet spécialisé pour donner, d'ici à la fin du mois de février, la visibilité aux salariés quant à l'avenir du site de Tarbes. Des contacts entre la société et des repreneurs potentiels sont en cours. Deux d'entre eux ont visité le site ces derniers jours. Vallourec travaille avec les repreneurs potentiels en vue d'aboutir rapidement au dépôt d'offres de reprise indicatives qui ouvriraient la voie à des discussions approfondies sur ces projets.
Je vous assure que le Gouvernement et les services de l'État maintiennent leur pleine vigilance afin de permettre la poursuite d'activités sur ce site. (M. François Patriat applaudit.)
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