Question de M. LAURENT Daniel (Charente-Maritime - Les Républicains) publiée le 22/02/2018

M. Daniel Laurent attire l'attention de Mme la secrétaire d'État, auprès de la ministre des armées sur la sauvegarde du fort de Romainville et la création d'un musée de la résistance des femmes. Le site du fort de Romainville retenu comme un site d'envergure de la métropole du grand paris et de la mairie des lilas dans le cadre de l'appel à projets urbanistiques « inventons la métropole » devrait être amené à subir de profondes mutations. Le fort de Romainville a joué un rôle central dans la politique de répression du régime nazi tout au long de l'occupation. Il fut notamment le principal camp d'internement des femmes résistantes avant leur déportation. De 1940 à 1944, 7000 personnes, dont 4000 femmes y furent détenues, huit sur dix furent déportées et deux cents fusillées. Pour cinquante charentaises-maritimes déportées, le camp du fort de Romainville fut une tragique étape obligatoire vers le camp Auschwitz-Birkenau et Ravensbrück. L'association de la fondation pour la mémoire de la déportation œuvre pour la création d'un musée de la résistante dédié aux femmes. Dans notre pays il n'existe ni centre d'histoire ni lieu mémoriel dédié au rôle des femmes dans la résistance et la déportation. Préserver le fort de Romainville serait une juste reconnaissance de la Nation envers la mémoire des héroïnes et victimes de notre histoire. En conséquence, il lui demande quelles dispositions le Gouvernement compte prendre pour contribuer à transmettre la mémoire de la déportation et de la résistance des femmes.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre des armées publiée le 26/07/2018

Le fort de Romainville, situé en Seine-Saint-Denis, constitue l'un des ouvrages du système de fortification de Paris élaboré au milieu du XIXème siècle. Au cours du second conflit mondial, les troupes allemandes ont notamment utilisé le site comme camp d'internement de résistants et lieu de détention d'otages arrêtés en représaille des actions menées par la Résistance. Le fort est en outre devenu, à partir de 1943, un centre de transit vers les camps de concentration nazis. Le nombre des personnes ayant été internées au fort de Romainville durant la période de l'occupation allemande est estimé à 7 000 (3 900 femmes et 3 100 hommes). 209 d'entre elles furent fusillées sur place. Dans le cadre de l'appel à projets « Inventons la Métropole du Grand Paris » lancé par la mairie des Lilas en vue de procéder au réaménagement du site du fort de Romainville en espace urbain, les services du ministère des armées ont été amenés à suivre la présentation de chacun des dossiers proposés par les candidats, afin de rendre un avis sur la valorisation des parties mémorielles de l'emprise. Le cabinet Cibex, lauréat du concours désigné le 18 octobre 2017, s'est engagé, d'une part, à aménager un parcours pédagogique et de mémoire, un musée consacré aux femmes dans la Résistance, ainsi qu'un nouvel emplacement dédié aux cérémonies commémoratives, d'autre part, à sauvegarder le mur des fusillés. Il est en outre prévu, dans le cadre de ce projet, de confier la gestion des parties mémorielles du site au musée de la Résistance nationale, par le biais d'une convention, ce qui représente un incontestable intérêt en termes de préservation, de mise en valeur et d'ouverture à un large public de ce riche patrimoine historique. Il est enfin précisé que les fractions sud-ouest et sud-est du fort ont été vendues à la société TDF, respectivement en 2008 et en 2016. Le ministère des armées, qui envisage de céder le reliquat du fort (environ 32 000 m2), engagera prochainement des négociations à cet effet avec la ville des Lilas et l'établissement public foncier d'Ile-de-France. Il sera en tout état de cause particulièrement attentif à ce que le futur acquéreur prenne en compte le projet d'aménagement du site porté par le cabinet Cibex.

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