Question de M. CAZABONNE Alain (Gironde - UC) publiée le 21/03/2018
Question posée en séance publique le 20/03/2018
M. Alain Cazabonne. Ma question s'adresse à M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances.
Il le sait, la Ford Motor Company a annoncé le 27 février dernier qu'elle renonçait à confier à Ford Aquitaine Industries la fabrication d'une nouvelle transmission automatique à huit vitesses, ce qui aurait donné du travail aux salariés pendant plusieurs années. Ce bassin d'activité, vital pour la Gironde et la métropole bordelaise, est donc menacé de fermeture dès 2019.
Cette fermeture concerne près de 1 000 emplois directs et 4 000 emplois indirects.
Le groupe Ford a perçu des millions d'euros d'aides publiques, notamment 14 millions lors de la signature de la dernière convention.
J'ai bien noté que M. le ministre de l'économie et des finances avait alors immédiatement réagi à cette désastreuse annonce et qu'il avait reçu différents responsables politiques, ainsi que les représentants des syndicats. À la suite de ces rencontres, il avait annoncé qu'il allait recevoir le directeur de Ford Europe et mettre en place un « groupe de travail restreint », dans le but de « maintenir l'activité ».
Toute la Gironde et la région Nouvelle-Aquitaine sont fortement mobilisées pour que Ford Blanquefort perdure. Une grande manifestation est d'ailleurs prévue dans les prochains jours. Aussi, mes questions sont les suivantes. Où en est ce groupe de travail restreint ? Quelles propositions compte faire M. le ministre de l'économie et des finances pour que Ford tienne ses engagements signés lors de la dernière convention, à savoir maintenir l'activité du site ou respecter l'obligation de trouver un repreneur ? (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste.)
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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministre de l'économie et des finances publiée le 21/03/2018
Réponse apportée en séance publique le 20/03/2018
Mme Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances. Monsieur le sénateur Alain Cazabonne, je répondrai à la place de Bruno Le Maire, qui participe actuellement au G20 en Argentine, mais s'est bien sûr personnellement occupé du sujet que vous évoquez.
Ce sujet est douloureux. En effet, le groupe Ford a annoncé le 27 février dernier sa décision de ne pas investir pour assurer l'avenir du site de Blanquefort, qui compte près de 1 000 salariés. Il s'agit d'une mauvaise nouvelle, que nous déplorons. Bruno Le Maire a eu l'occasion de le dire au président de Ford Europe, et il a tenu une réunion de crise avec les représentants des salariés et les élus concernés dès le 2 mars dernier. Il a obtenu que Ford maintienne le niveau des charges de l'usine jusqu'à la fin de 2019.
Il faut mettre à profit ce délai pour chercher des solutions durables pour le site. Pour l'État comme pour les salariés, le premier responsable de la pérennité du site de Blanquefort est le groupe Ford lui-même, qui, à ce jour, est bénéficiaire. C'est à Ford de proposer des solutions permettant d'assurer la pérennité de ce site industriel et de garantir que d'éventuelles restructurations qu'il pourrait décider soient menées de manière parfaitement responsable.
Il ne faut pas réitérer la mauvaise expérience de 2011, lorsque Ford avait tenté de céder le site à un industriel trop peu solide, puis avait été obligé de le reprendre quelques mois plus tard. Un groupe de travail de haut niveau a été constitué avec la direction de Ford et le délégué interministériel aux restructurations, M. Jean-Pierre Floris. Des comités trimestriels vont se tenir avec les salariés et les élus, à l'invitation du préfet.
Le 5 avril prochain, M. Floris se rendra chez Ford Europe, afin de discuter de façon très détaillée des mesures qui seront prises pour assurer la tenue de l'engagement de charges jusqu'à la fin de 2019, et ce dans les détails les plus techniques et opérationnels. Il pourra également évoquer les voies de pérennisation du site au-delà de cette date. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)
M. le président. La parole est à M. Alain Cazabonne, pour la réplique.
M. Alain Cazabonne. Madame la secrétaire d'État, j'ai bien noté ces engagements. Je crois qu'il est important de faire un geste fort, sans jeu de mots, à l'égard de ces entreprises qui viennent s'installer ici et créer des emplois, ce qui est une bonne chose. On peut même comprendre qu'elles demandent des aides en cas de difficultés, mais il est inadmissible qu'elles n'intègrent jamais dans leurs décisions la casse sociale qui vient derrière. Nous devons tous être unis pour leur faire comprendre qu'elles sont certes les bienvenues, mais qu'elles doivent être responsables jusqu'au bout. (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste et sur des travées du groupe socialiste et républicain.)
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