Question de M. HUSSON Jean-François (Meurthe-et-Moselle - Les Républicains) publiée le 05/04/2018
M. Jean-François Husson attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la place des sciences économiques et sociales dans l'enseignement dispensé au lycée, et notamment sur l'intérêt de l'intégrer dans un tronc commun des classes de seconde générale et technologique.
Les premiers contours du projet de réforme du baccalauréat ont été dessinés mais ses caractéristiques exactes ne seront dévoilées qu'ultérieurement. Certaines propositions soulèvent néanmoins des inquiétudes, notamment quant à la future formation des élèves en sciences économiques et sociales.
Il y a plus de cinquante ans, les sciences économiques et sociales étaient introduites au lycée, permettant l'entrée d'une « troisième culture », aux côtés des lettres et des sciences, contribuant ainsi à l'enrichissement de la formation intellectuelle et citoyenne des lycéens.
Les outils d'analyse que sont l'économie, la sociologie et les sciences politiques permettent de mieux saisir les enjeux des grandes questions démocratiques contemporaines que sont, entre autres, l'avenir de la croissance, la mobilité sociale, les dynamiques de l'emploi, la persistance des inégalités, notamment entre les femmes et les hommes, les effets contrastés de la mondialisation ou les défis de la construction européenne.
Cette discipline a démontré sa réussite. La série économique et sociale participe à la démocratisation du lycée en accueillant un tiers des bacheliers généraux. Ces derniers présentent un recrutement social varié et bénéficient de débouchés diversifiés.
Il serait ainsi judicieux d'envisager les sciences économiques et sociales comme un élément constitutif de la culture commune en étant proposées à chaque lycéen. Absentes du collège et des enseignements obligatoires en première et terminale, il apparaît nécessaire de leur donner une place suffisante en classe de seconde.
Aussi, il lui demande si le Gouvernement peut apporter des précisions quant à la place qu'occupera cette matière dans la réforme du baccalauréat et du lycée actuellement élaborée et si celle-ci peut faire l'objet d'un enseignement obligatoire pour tous les élèves de seconde.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 19/07/2018
La réforme du baccalauréat et du lycée général et technologique va contribuer à consolider la culture économique des lycéens français. Un certain nombre de mesures concourent à cet objectif : en classe de seconde générale et technologique, un enseignement de sciences économiques et sociales est introduit dans le tronc commun des enseignements à raison d'une heure trente par semaine. Cette mesure constitue une avancée par rapport à la situation actuelle puisque les sciences économiques et sociales, jusqu'alors choisies uniquement comme enseignement d'exploration optionnel, deviennent désormais obligatoires et partie constitutive de la culture commune de tous les lycéens ; en classes de première et de terminale, l'objectif est de préparer les élèves à ce qui les fera réussir dans l'enseignement supérieur. Cela se traduit par des parcours plus progressifs sans les enfermer dans l'enseignement supérieur. Dans ce cadre, les sciences économiques et sociales peuvent être choisies par les élèves en tant qu'enseignement de spécialité de quatre heures en classe de première et de six heures en classe de terminale. L'organisation nouvelle des enseignements dans le cycle terminal doit permettre des choix diversifiés complétant cet enseignement. L'association rendue possible des sciences économiques et sociales avec des disciplines scientifiques telles que les mathématiques ou des disciplines littéraires permet ainsi une diversification des parcours selon le projet de l'élève grâce au choix de trois enseignements de spécialité en classe de première et de deux enseignements de ce type en classe de terminale. À titre d'exemple, les sciences économiques et sociales peuvent s'articuler avec l'enseignement de spécialité « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques » auquel pourront participer les professeurs de sciences économiques et sociales pour la partie sciences politiques. De plus, une option de « Droit et grands enjeux du monde contemporain » (DGEMC) de trois heures peut être choisie en classe de terminale ce qui permet d'élargir l'éventail des possibilités des élèves en matière de poursuites d'études supérieures. Ces modifications dans la structure des enseignements s'accompagnent d'une rénovation des contenus de programme, pour laquelle le Conseil supérieur des programmes a remis ses premières préconisations au début du mois de mai 2018. Compte tenu des évolutions décrites ci-dessus, les sciences économiques et sociales ont toute leur place dans la nouvelle organisation du baccalauréat et du lycée général et technologique.
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