Question de Mme CUKIERMAN Cécile (Loire - CRCE) publiée le 03/05/2018
Mme Cécile Cukierman attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la pénurie de gynécologues médicaux toujours alarmante.
Après 17 années de suppression de la spécialité de gynécologie médicale et au vu du faible nombre de postes d'internes attribués depuis 2003, le remplacement des gynécologues médicaux partant à la retraite n'est plus assuré et ce, malgré une augmentation des postes ces dernières années (20 postes en 2003 contre 64 en 2017).
La situation va en s'aggravant puisqu'aucun département n'est épargné par cette pénurie, six départements n'ayant plus aucun gynécologue médical (contre quatre en 2017) et 18 n'en ayant plus qu'un seul (contre treize en 2017).
Les conséquences sont lourdes pour les femmes avec l'augmentation de la distance pour consulter et des délais de plus en plus longs pour l'obtention d'un rendez-vous. L'inquiétude se porte également sur les nombreuses jeunes filles qui n'ont aucun accès à cette spécialité, inquiétude renforcée par l'augmentation des infections sexuellement transmissibles et des grossesses non désirées.
Cela fait maintenant des années que le comité de défense de la gynécologie médicale alerte les pouvoirs publics sur la pénurie de gynécologues médicaux. Celui-ci vient de marquer ses vingt années d'action, journée pendant laquelle de nombreuses femmes l'ont rappelé avec force : ni les généralistes, ni les sages-femmes ne seront une solution pour leur santé : il leur faut les médecins spécialistes formés que sont les gynécologues médicaux.
Dans ces conditions, elle lui demande quelles mesures elle compte prendre pour augmenter en urgence le nombre de postes d'internes à ouvrir dès la rentrée prochaine.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 24/05/2018
Le nombre de postes offerts en gynécologie médicale à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) de médecine a plus que doublé entre 2012 et 2016. Pour l'exercice 2017, l'arrêté du 6 juillet 2017 a fixé ce nombre à 64 au titre de l'année universitaire 2017-2018. Ce volume de postes a été déterminé en lien avec l'observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), qui a émis ses propositions du nombre d'internes à former sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins locaux tout en préservant la qualité de la formation. L'ONDPS a ainsi préconisé l'ouverture de 65 postes de gynécologie médicale à l'issue des ECN 2017. Aussi, dans un contexte où le nombre de postes à ouvrir s'est révélé sensiblement moins important que ce qui avait été envisagé, compte-tenu d'un nombre d'étudiants présents aux épreuves inférieur à ce qui était pressenti, il a été néanmoins prévu de préserver certaines spécialités, dont la gynécologie médicale. Le nombre de postes a donc été fixé à 64, soit une diminution d'une seule unité par rapport aux propositions de l'ONDPS, afin de s'approcher au plus près des préconisations de l'observatoire et des demandes des acteurs locaux. La ministre de la santé a saisi l'ONDPS pour procéder à la même évaluation pour la rentrée 2018 qui est en cours de réalisation en concertation avec les acteurs locaux pour satisfaire les besoins recensés au regard des capacités de formation identifiées.
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