Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 31/05/2018
Mme Nassimah Dindar attire l'attention de Mme la ministre des outre-mer sur la concurrence des importations de poissons frais à La Réunion.
Les pêcheurs réunionnais ont des inquiétudes concernant la vente des espèces du pays sur le marché local. En effet, le retour du poisson aux abords des côtes réunionnaises, après une année de rendements particulièrement faible, provoque une fragilité des ventes locales de poissons.
Dès l'entrée dans l'hiver austral, les professionnels de la mer connaissent d'importantes pêches d'espèces pélagiques et de fond réalisées tout autour du littoral réunionnais. Ces rendements permettent d'entretenir le marché local et de faire vivre les pêcheurs locaux.
L'inquiétude des pêcheurs locaux résulte des importations faites d'autres pays qui affectent directement les pêcheurs réunionnais.
L'association réunionnaise interprofessionnelle de la pêche et de l'aquaculture (ARIPAR) réalise une action de développement de la pêche, de l'aquaculture réunionnaise et de l'approvisionnement du marché local en poisson.
Cette association a pris l'initiative d'organiser une réunion de concertation entre les petits pêcheurs et les importateurs de poissons frais. Néanmoins la situation est assez critique eu égard à la crainte sérieuse des pêcheurs sur la possibilité d'un engorgement du marché local. Cet engorgement conduirait les pêcheurs locaux à un déficit colossal.
Aussi, elle souhaite connaître les engagements exprès qu'elle prendra, afin d'apporter une solution équitable entre les ventes locales de poissons, et les importations de La Réunion.
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Réponse du Ministère des outre-mer publiée le 26/07/2018
La disponibilité de la ressource halieutique aux abords des côtes réunionnaises est variable d'une année à l'autre et selon la saison, ce qui induit des rendements variables pour les pêcheurs locaux. Le retour du poisson génère des rendements plus favorables dont bénéficient les producteurs réunionnais, mais ceux-ci s'inquiètent des importations sur ce marché local de poisson frais venant d'autres pays. En matière de concurrence, les producteurs des régions ultrapériphériques (RUP) doivent se conformer aux règles de production européennes, avec des standards souvent plus élevés que les pays tiers. Cela conduit à des déséquilibres de concurrence sur les marchés des RUP, avec des produits locaux plus chers du fait de coûts élevés de production. Il existe plusieurs dispositifs de protection du marché local des produits de l'agriculture et de la pêche dans les régions et départements d'outre-mer. L'octroi de mer est notamment une fiscalité protectrice des productions locales. Pour la pêche et l'aquaculture, des subventions sont accordées dans le cadre des plans de compensation des surcoûts (PCS) du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) réservés aux RUP. Le PCS de La Réunion, élaboré en concertation avec les professionnels, a été accepté par la Commission européenne en 2015. L'enveloppe disponible jusqu'en 2020 pour les RUP françaises est de 86,45 M pour l'ensemble des RUP françaises. Sur cette même période, La Réunion dispose également de 11,9 M au titre des mesures régionalisées du FEAMP en soutien au secteur de la pêche et de l'aquaculture. En outre, les associations interprofessionnelles telles que l'ARIPA prélèvent des cotisations volontaires auprès de leurs membres pour assurer le financement de leur fonctionnement. En retour, les adhérents bénéficient d'actions collectives mises en place par l'interprofession, qui peuvent consister par exemple en des actions de communication. La labellisation pays ou pêche durable est aussi un moyen pour se distinguer des produits importés de pays tiers. Le consommateur reste toutefois libre de choisir un produit local, labellisé ou non, ou un produit importé.
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