Question de Mme LOPEZ Vivette (Gard - Les Républicains) publiée le 28/06/2018

Mme Vivette Lopez attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la régression annoncée concernant le nombre d'heures d'enseignement des sciences de la vie et de la terre (SVT) au lycée ». En cette époque de transition écologique et énergétique, en ces temps où l'alimentation et la santé exigent des choix complexes mais quotidiens, face l'essor des « fake news » et de théories anti-scientifiques, la réforme du baccalauréat en cours serait en passe de désarmer une génération. En effet, cette réforme laisserait moins d'une demi-heure aux SVT, en première et terminale, avec également, comme inquiétude, la suppression des travaux pratiques, comptabilisés aujourd'hui dans la note finale du baccalauréat. Alors que nos sociétés sont confrontées à des problèmes environnementaux, cette décision ne paraît pas être à la hauteur des enjeux. Par ailleurs, le choix des options au lycée est restrictif et unique réduisant d'autant plus le champ de connaissance. Enfin, le choix de réduire le nombre d'heures en SVT pose la problématique de l'attractivité et de la performance des filières qui conduisent aux entreprises de l'agroalimentaire et de l'environnement, en plein essor actuellement. Aussi, et afin de répondre aux inquiétudes des professeurs de SVT, et ainsi de préserver cette matière, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer comment il entend y répondre.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 06/12/2018

Le ministre de l'éducation nationale est particulièrement attentif à la préservation et au développement de l'enseignement des sciences dans le cadre de la réforme du baccalauréat et du lycée. Précédée d'une large consultation menée par M. Pierre Mathiot, professeur des universités à la demande du ministre, les décisions prises ont pour objectif de « remuscler » le baccalauréat, le conforter dans son rôle de diplôme national de fin d'études secondaires et lui permettre de mieux préparer aux études supérieures. En classe de seconde générale et technologique à compter de la rentrée 2019, les sciences de la vie et de la terre feront partie des enseignements communs à tous les élèves à raison d'une heure trente par semaine. En classes de première et terminale de la voie générale à compter respectivement des rentrées 2019 et 2020, un enseignement scientifique commun de deux heures hebdomadaires est créé, auquel les sciences de la vie et de la Terre apporteront naturellement leur contribution. Dans ces mêmes classes, la disparition des séries générales vise à limiter les effets d'une trop grande hiérarchisation entre les filières et à permettre aux élèves de se construire progressivement des profils d'études plus pertinents par rapport à leur choix et plus adaptés aux formations de l'enseignement supérieur, sans pour autant les enfermer dans des choix irréversibles. Dans ce cadre, les sciences de la vie et de la terre, comme d'ailleurs les mathématiques, les sciences de l'ingénieur, la physique-chimie ainsi que les sciences informatiques pourront être choisies par les élèves en enseignement de spécialité de quatre heures en classe de première et de six heures en classe de terminale. L'organisation nouvelle des enseignements dans le cycle terminal permet donc de choisir des combinaisons d'enseignements scientifiques variées : à titre d'exemple en classe de terminale : mathématiques-sciences de la vie et de la terre, sciences de la vie et de la terre-physique-chimie, etc. Les élèves souhaitant centrer leur formation sur les sciences expérimentales et en particulier sur les sciences de la vie et de la Terre choisies en tant qu'enseignements de spécialité, pourront au total bénéficier de dix heures d'enseignement sur le cycle terminal. S'agissant des activités de laboratoire en groupes restreints, elles pourront être organisées au sein des établissements grâce à l'enveloppe horaire attribuée à cet effet et dont l'utilisation fera l'objet d'un avis du conseil pédagogique. Il est à noter enfin que l'évaluation des capacités expérimentales comptera dans la note obtenue au baccalauréat. Il convient d'ajouter que ces modifications dans la structure des enseignements s'accompagnent d'une rénovation des contenus de programme en cours d'élaboration. En tant qu'enseignement de spécialité, les matières scientifiques seront évaluées à l'écrit par une épreuve terminale. Les connaissances acquises seront en outre mobilisées pour l'épreuve orale terminales. Les élèves seront ainsi mieux préparés à la poursuite d'études, la nouvelle épreuve permettant de mobiliser des compétences attendues dans la plupart des formations du premier cycle de l'enseignement supérieur. Compte tenu des évolutions décrites ci-dessus, l'enseignement des sciences de la vie et de la Terre ainsi que plus généralement celui des sciences dans leur diversité, sera consolidé et enrichi par la nouvelle réforme du baccalauréat et du lycée.

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