Question de Mme MÉLOT Colette (Seine-et-Marne - Les Indépendants) publiée le 26/07/2018
Mme Colette Mélot attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'apprentissage de la natation.
Apprendre à nager est un véritable enjeu de société. Comment alors accepter que, depuis le début de l'été, nous assistions à une recrudescence des noyades et en particulier chez les jeunes : 121 décès entre le 1er juin et le 5 juillet 2018, un chiffre inacceptable alors que dans les textes, l'apprentissage de la natation apparaît comme une priorité.
C'est pourtant une évidence, l'apprentissage de la natation constitue un impératif de sécurité individuelle et collective pour lutter contre le phénomène des noyades qui est en France la deuxième cause d'accident mortel chez les enfants de 1 à 14 ans.
Cet apprentissage induit un accès à la culture de l'eau et participe au développement moteur et physique des enfants : vaincre sa peur de l'eau, mettre la tête sous l'eau, apprendre à flotter, apprendre les mouvements.
Bien que les textes fixent les conditions d'exercice de cette discipline sportive obligatoire ainsi que le rôle des enseignants, il n'en demeure pas moins que, dans les faits, le système fonctionne mal.
Il apparaît indispensable que les enfants apprennent à nager entre la grande section de maternelle et le CE1 comme le préconise une ancienne championne de natation dont les méthodes ont déjà fait leurs preuves.
Au-delà de l'enseignement à proprement parler, il est également indispensable de prévoir la prise en compte des dépenses inhérentes aux séances de natation : frais de mise à disposition du matériel, de personnel spécialisé, du transport éventuel des enfants et des accompagnateurs, cela afin d'éviter les inégalités territoriales. Une remise à plat des conditions d'enseignement de la natation s'impose donc.
Aussi, elle lui demande de lui préciser les moyens que le Gouvernement entend mettre en œuvre afin de parvenir à un objectif de 100 % d'élèves nageurs à la sortie de l'école primaire.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 15/11/2018
Le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, comme l'ensemble du Gouvernement, a pris la mesure de la gravité des faits que révèle l'enquête Noyades 2018 de Santé Publique France publiée jeudi 12 juillet 2018. Le Gouvernement entend mobiliser l'ensemble des acteurs concernés pour permettre à tous les élèves de savoir nager à la fin (en 6è), mais aussi pour renforcer la prévention des accidents dont les plus jeunes sont victimes. Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse s'applique à garantir, pour les élèves, les meilleures conditions pour un apprentissage du « savoir nager », comme le préconisent les programmes nationaux de la maternelle au cycle 3. Pour cet enseignement, les professeurs des écoles peuvent être assistés par un personnel agréé disposant d'une qualification reconnue dans ce domaine. Les apprentissages des élèves sont sanctionnés par la remise, durant le cycle 3 (CM1, CM2, 6ème) de l'attestation « savoir nager ». L'objectif « savoir nager » correspond à une maitrise du milieu aquatique permettant à un enfant de nager en sécurité dans un établissement de bain ou un espace surveillé (piscine, etc.). Dans un communiqué de presse du 18 juillet 2018, le Premier ministre annonce un renforcement du plan de lutte contre les noyades. Le ministre de l'éducation nationale et la ministre des sports vont déléguer une mission commune de leurs inspections générales pour proposer une amélioration notable des résultats de la formation à la nage de l'éducation nationale et déterminer une cible ambitieuse à atteindre d'ici 2022. Roxana Maracineanu, forte de son expérience d'athlète de haut niveau et de sa réflexion novatrice sur l'enseignement de la natation, accompagnera cette mission conjointe et aidera les ministères dans leurs campagnes de prévention. De plus, le dispositif « j'apprends à nager » pour les 6-12 ans a été immédiatement renforcé. S'inscrivant dans le plan « Citoyens du sport », mis en place par le Comité interministériel à l'égalité et à la citoyenneté (CIEC), ce dispositif permet aux structures et clubs de la Fédération Nationale de Natation, d'organiser des stages s'adressant gratuitement à des enfants ne sachant pas nager. Il accorde notamment une priorité aux populations résidant dans les quartiers de la politique de la ville ou dans les zones de revitalisation rurale.
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