Question de M. MOHAMED SOILIHI Thani (Mayotte - LaREM) publiée le 12/10/2018
Question posée en séance publique le 11/10/2018
M. Thani Mohamed Soilihi. Ma question s'adresse à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.
Lundi dernier, en Corée du Sud, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC, créé voilà trente ans pour évaluer l'état des connaissances en la matière, ses causes et ses impacts, a présenté son rapport sur les conséquences d'un réchauffement mondial de 1,5 degré.
Le diagnostic est effrayant ! Notre planète connaît une hausse des températures de 1 degré depuis l'ère préindustrielle, et ce réchauffement climatique progresse de 0,2 degré par décennie parfois plus dans certaines zones du globe.
À ce rythme, la hausse de 1,5 degré pourrait être atteinte entre 2030 et 2052, avec des conséquences dramatiques pour les systèmes naturels et humains : dérèglements climatiques et multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes ; fonte des glaces et, par conséquent, montée du niveau de la mer ; raréfaction des denrées alimentaires et de l'eau potable ; risques pour la santé ; développement de la pauvreté ; disparition d'écosystèmes entiers et de la biodiversité.
Selon le GIEC, si la situation est inquiétante, elle n'est pour autant pas désespérée, mais elle implique qu'une transition écologique de grande ampleur ait lieu au plus vite.
Nous connaissons l'engagement et le volontarisme du Gouvernement sur ces sujets, comme en témoigne, pour la deuxième année consécutive, la forte hausse du budget consacré au ministère de la transition écologique et solidaire.
Aussi, à la suite des conclusions de ce rapport, pourriez-vous détailler les actions nouvelles que vous comptez prendre et celles que vous comptez renforcer en France pour atteindre cet objectif, mais également celles que vous pourrez porter au niveau international, pour convaincre les climato-sceptiques et encourager la mobilisation des acteurs non étatiques, qui jouent un rôle non négligeable dans la protection de l'environnement et le développement durable ? (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)
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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 12/10/2018
Réponse apportée en séance publique le 11/10/2018
M. François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur, vous avez raison en ce qui concerne le rapport du GIEC, qui vient de nouveau nous rappeler que le dérèglement climatique est non plus une hypothèse, mais bien une réalité.
Si nous ne faisons rien, la situation va sérieusement s'aggraver. Comme le disent certains scientifiques, ce n'est pas tellement l'avenir de la planète qui est en jeu, mais celui des êtres humains sur la planète, et à très court terme nos conditions de vie, dans l'Hexagone comme outre-mer.
Depuis plusieurs années, dans la sphère internationale, la France a pris la tête des pays ambitieux en matière de lutte contre le dérèglement climatique et de baisse des émissions de gaz à effet de serre. Le Président de la République a nettement confirmé cette orientation.
Lors du conseil des ministres européens de l'environnement, qui s'est déroulé avant-hier, nous avons uvré pour que les vingt-huit États de l'Union européenne adoptent une position commune pour la COP24, qui aura lieu à Katowice à la fin de l'année. Au départ, la plupart des pays ne voulaient pas adopter de position commune. Finalement, nous nous sommes accordés sur l'ambition de rehausser nos engagements de diminution des émissions de gaz à effet de serre.
Il a aussi été question des émissions de CO2 des voitures. Nous entrons là dans le concret !
Quand je suis arrivé au conseil des ministres, trois positions étaient en présence. Les constructeurs automobiles proposaient une baisse de 20 % des émissions de CO2. La Commission européenne, appuyée par l'Allemagne, proposait une diminution de 30 %. Nous proposions une diminution de 40 %. Nous avons réussi à nous accorder sur une diminution de 35 %, et nous espérons renforcer cette ambition lors du dialogue avec le Parlement européen.
Voilà un exemple concret de ce que nous pouvons et devons faire dans la sphère internationale, en commençant au niveau de l'Europe, qui est la bonne échelle pour peser sur l'évolution du monde en matière de dérèglement climatique. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)
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