Question de Mme LOPEZ Vivette (Gard - Les Républicains) publiée le 25/10/2018
Mme Vivette Lopez attire l'attention de Mme la ministre des sports sur le projet de suppression de 1 600 postes dans le ministère des sports qui suscite de légitimes inquiétudes auprès des fédérations sportives, mais aussi des collectivités.
En effet, 1 600 postes de conseillers techniques sportifs (CTS) doivent être supprimés d'ici à 2022. Or ceux-ci jouissent aujourd'hui d'un statut particulier qui fait d'eux des agents intégrés au ministère des sports, mais détachés auprès des fédérations pour en assurer les liens avec le haut niveau et l'encadrement technique. À ce titre, ils contribuent directement au développement des pratiques sportives sur le territoire, notamment à la formation de ceux qui encadrent les jeunes.
Bien conscient de l'utilité de ces professionnels du sport pour le fonctionnement des fédérations, l'État semble vouloir miser sur un transfert de la prise en charge de ces conseillers techniques par les fédérations ou les collectivités. Or mis à part certaines fédérations importantes de football ou de rugby, peu de fédérations auront les moyens financiers de prendre le relais, et il en est de même pour les collectivités qui font face à des réductions de dotations croissantes.
En outre ce projet intervient à l'approche des jeux olympiques de 2024, alors que le développement du tissu associatif tout comme la valorisation des activités physiques et sportives n'ont jamais semblé aussi importants.
Elle lui demande ainsi de lui indiquer les mesures qui vont être prises, malgré la baisse envisagée du budget alloué au ministère des sports, pour garantir, au-delà du cadre d'emploi de ces agents, le rôle des conseillers techniques auprès des fédérations.
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Réponse du Ministère des sports publiée le 20/12/2018
Le ministère des sports est entièrement engagé pour que le sport dispose des moyens nécessaires pour faire face aux enjeux majeurs qui sont le développement des pratiques sportives pour tous et la réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Afin de relever ces défis, une agence du sport sera créée en 2019. La responsabilité de cette structure collégiale nationale sera partagée entre l'État, le monde sportif, les collectivités et le monde économique. Sa création remplacera l'actuel centre national pour le développement du sport (CNDS). Elle sera financée par le transfert des taxes actuellement affectées au CNDS ainsi que par des crédits du ministère des sports. En 2019, le ministère des sports aura des moyens à la hauteur de ses ambitions : les dépenses concrètes d'intervention du ministère, tant en matière de haut-niveau que de développement des pratiques sportives, atteindront en effet un niveau record, supérieur aux dépenses exécutées en 2017 et 2018 sur ces dispositifs. La diminution budgétairement apparente entre 2018 et 2019 est en réalité principalement liée à un ajustement technique dû à une surévaluation d'une dépense contrainte, liée aux charges sociales des arbitres et juges sportifs. Le PLF 2019 intègre en outre une enveloppe de 40 millions d'euros de crédits supplémentaires. Ceux-ci viendront renforcer les moyens alloués aux fédérations et au mouvement sportif dans le cadre de la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques et viseront à réduire les inégalités d'accès à la pratique sportive. En complément, pour donner une nouvelle impulsion au financement du développement des pratiques, la ministre des sports a défendu lundi 22 octobre 2018 à l'Assemblée nationale un amendement gouvernemental augmentant de 15 millions d'euros le plafond de la taxe sur les droits de retransmission audiovisuelle des évènements sportifs dite taxe « Buffet ». Voté à la majorité, celui-ci permettra de porter à 55 millions d'euros les mesures nouvelles pour accompagner la création de la future agence et mettre en uvre des dispositifs concrets en faveur de la lutte contre les inégalités d'accès à la pratique sportive, tels que le programme « savoir nager ». Au final, le budget du sport pour 2019, hors Société de livraison des équipements olympiques (SOLIDEO) et restes à payer du CNDS, sera ainsi supérieur aux moyens d'intervention obtenus en 2017, montant référence pour le budget des sports. Par ailleurs, le Gouvernement s'est engagé dans une démarche ambitieuse de rénovation de la gestion publique, dans laquelle la ministre s'inscrit, afin de mieux répondre aux attentes des citoyens impliquant des évolutions nécessaires des modes d'intervention de l'État. La rénovation du mode de gestion des cadres techniques sportifs (CTS), intervenant sous statut public au sein des fédérations, y contribuera, étant entendu qu'aucun des 1 600 CTS ne perdra son emploi. Il s'agira en effet de renforcer l'autonomie des fédérations sportives en leur permettant de pleinement tirer parti de ces personnels dont la compétence et la qualité du travail sont reconnues comme tout à fait nécessaires au développement du sport français. Enfin, le Gouvernement a souhaité recentrer l'ensemble des politiques de l'emploi vers un objectif d'insertion professionnelle au bénéfice des publics les plus en difficulté. À cet égard, les contrats aidés ont été transformés en parcours emploi compétences (PEC) avec pour ambition une insertion durable sur le marché du travail pour plus de 50 % des bénéficiaires. Les contrats aidés vont donc continuer à évoluer en 2019 vers ce nouveau parcours qui permet aux préfets de région d'aider localement différentes associations en capacité de favoriser le retour à l'emploi. Le Gouvernement témoigne ainsi de sa volonté de faire de la France, pour des enjeux de santé, d'éducation, d'émancipation, de cohésion sociale ou même économiques, une véritable nation sportive.
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