Question de Mme NOËL Sylviane (Haute-Savoie - Les Républicains) publiée le 29/11/2018
Mme Sylviane Noël attire l'attention de Mme la ministre des sports sur la situation d'angoisse dans laquelle se retrouvent actuellement le milieu sportif et les conseillers techniques sportifs du ministère des sports (CTS) depuis l'annonce faite de supprimer d'ici à quelques années 1 600 postes et la piste envisagée de les « détacher » aux fédérations ou aux collectivités territoriales.
Une telle mesure de détachement conduirait à une réelle perte d'autonomie pédagogique de ces conseillers alors que c'était une des forces du modèle sportif actuel et une garantie de l'exercice de leurs missions de service public.
Au-delà d'être des vecteurs majeurs de la cohésion sociale, ces conseillers assurent également le maintien de l'éthique du sport et de la transmission de ses valeurs. Alors que la France s'est vu attribuer l'organisation des jeux olympiques de 2024, il semble important de soutenir ces agents qui sont fédérateurs sur notre territoire et mobilisent des nouveaux licenciés.
Par ailleurs cette décision concerne et impacte non seulement ces conseillers mais aussi l'ensemble de la filière associative sportive nationale, qui comprend ces acteurs sportifs, élus, présidents de fédérations, acteurs de terrains, sportifs et pratiquants.
Il semblerait donc judicieux d'associer a minima l'ensemble de ces acteurs à la prise de telles décisions afin de mener au mieux cette réforme.
S'agissant d'un véritable enjeu national tant le sport imprègne notre quotidien et témoigne d'un réel engouement des français, elle souhaiterait connaître les intentions de l'État quant aux modalités de mise en œuvre de cette réforme.
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Réponse du Ministère des sports publiée le 25/07/2019
À cinq ans des Jeux Olympiques et Paralympiques dans notre pays, il est de notre responsabilité collective d'être à la hauteur d'un héritage de performance et de pratique, qui imprime une vraie trace pour le sport français. La ministre des sports s'engage donc pour que la France rayonne en 2024, mais aussi au-delà. Nous devons aujourd'hui faire mieux en analysant avec sincérité et transparence nos forces et nos faiblesses, en interrogeant avec ambition nos modalités d'actions et nos marges de progrès, tout en proposant avec humilité les adaptations nécessaires du modèle sportif français. C'est dans ce cadre que s'inscrit son action en matière de transformation du modèle sportif français. Depuis son arrivée au sein du Gouvernement, elle a souhaité l'installation de l'Agence nationale du sport, qui illustre sa volonté d'une gouvernance partagée entre les principaux « artisans » du sport français : l'État, les collectivités territoriales, le mouvement sportif et le monde économique. Elle veut également renforcer le rôle des fédérations. Elles auront une responsabilité accrue et des moyens plus conséquents qui leur seront dédiés. Elle vise ainsi à repositionner les fédérations vis-à-vis de leurs clubs, de leurs associations adhérentes et surtout des pratiquants. Que ce soient l'Agence nationale du sport, la gestion revisitée des développeurs du sport que sont les CTS, la place des services de l'État, la réforme de la gouvernance des fédérations : tout notre projet a pour objectif de mieux répondre aux besoins des territoires et des Français en matière de pratique sportive. Nous devons également inciter la moitié des Français qui ne pratiquent aucune activité physique et pour qui le sport doit devenir un jeu, un défi, un plaisir. L'autonomie que l'on souhaite accorder à la société civile sportive ne se limite pas à modifier le rapport de l'État aux fédérations. En réalité, il s'agit de créer un lien de confiance direct avec les clubs, leurs bénévoles et leurs sportifs d'aujourd'hui et surtout de demain. Dans ce contexte, la question de la relation des cadres d'État avec les fédérations et son impact sur les politiques publiques doivent légitimement être abordés, et ce sans tabou. Pour ces travaux, la ministre des sports tient à un dialogue ouvert qui respecte et permet l'expression et l'écoute de chacun, afin que toutes et tous puissent partager librement leurs visions, faire valoir leurs expertises et leurs revendications et surtout être force de proposition et proposer des solutions innovantes. Aussi, à l'occasion de son intervention devant l'Assemblée nationale le 21 mai 2019, elle a proposé que la réforme du positionnement des conseillers techniques sportifs prenne une autre forme que celle évoquée à son arrivée à la tête du ministère des sports en septembre 2018. En effet, il parait pertinent, à la lumière des récentes transformations du modèle sportif français, qu'une large concertation s'ouvre entre l'Etat, les agents, les fédérations, l'Agence nationale du sport et les collectivités, avec comme ambition d'imaginer un fonctionnement partagé et optimisé. Dans cet objectif de transformation, elle a souhaité procéder à la nomination de deux tiers de confiance : M. Alain Resplandy-Bernard et M. Yann Cucherat. Leur mission est d'animer une concertation qui porte sur les métiers, la nature des missions, les évolutions de carrière, le positionnement et l'efficience des moyens humains de l'État au service du sport. Ces travaux seront suivis par un comité de pilotage que la minstre présidera et ils bénéficieront également de l'appui d'un inspecteur général de la jeunesse et des sports et d'un directeur régional, relevant du ministère des Sports. Ces travaux feront l'objet d'une restitution en octobre 2019 et devront détailler les conditions de succès d'une réforme assurant une réelle plus-value à notre action collective au profit du Sport. Enfin, afin de garantir l'ensemble des parties prenantes de la sincérité de la démarche, la ministre des sports s'est engagée à ce qu'aucun détachement d'un agent vers une fédération ne soit effectué avant qu'elle ait pu prendre connaissance de l'ensemble des propositions qui lui permettront de déterminer les orientations de la réforme.
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