Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 11/07/2019
M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la menace que constitue le nématode du pin.
Il s'agit d'un ver microscopique (Bursaphelenchus xylophilus) qui se développe aux dépens d'arbres hôtes, essentiellement des pins. C'est un ravageur redoutable qui peut asphyxier et tuer un pin de plusieurs mètres de hauteur en seulement un mois. Certains coléoptères du genre Monochamus deviennent porteurs du nématode si leur développement s'est déroulé dans un arbre contaminé. Ils transportent alors ses larves d'un conifère à l'autre. Le nématode du pin est actuellement présent en Europe, au Portugal depuis 1999 et en Espagne depuis 2008. En novembre 2018, la présence du ver a été identifiée sur des palettes, sur trois sites d'entreprises commerciales de Gironde.
Alors que la France a lancé un plan national de surveillance, il lui demande quel bilan peut en être tiré et comment protéger nos vastes surfaces de pins maritimes, sylvestres et noirs, sensibles à ce ravageur.
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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 26/09/2019
Le nématode du pin (bursaphelenchus xylophilus) est un ver microscopique qui bloque la circulation de la sève des conifères et peut entraîner leur mort en quarante-cinq jours. C'est un organisme nuisible de quarantaine (annexe IA2 de la directive européenne 2000/29/CE). Originaire d'Amérique du Nord, il s'est propagé en Asie avant d'atteindre l'Europe : le Portugal en 1999 et l'Espagne en 2008. La propagation du nématode du pin s'effectue essentiellement via le coléoptère xylophage monochamus galloprovincialis, mais aussi par des emballages ou des produits à base de bois contaminé. Suite à la découverte en 2018 d'écorces contaminées par des nématodes du pin vivants en provenance du Portugal et destinées à la vente en France, et à plusieurs interceptions d'emballages en bois infestés de nématodes du pin vivants entre septembre 2018 et juin 2019, le ministère de l'agriculture et de l'alimentation a mis en place plusieurs mesures. Les autorités portugaises, immédiatement contactées, ont pris des mesures allant jusqu'à des retraits d'agrément vis-à-vis des entreprises responsables du traitement thermique des écorces et des palettes contaminées. La surveillance de cet organisme réglementé prévoit des prélèvements pour analyse d'arbres sensibles au nématode et des piégeages de vecteurs et l'inspection de sites à risque par les directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt. Elle a été renforcée en 2018 puis 2019, avec l'appui de la brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires du ministère et de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, afin d'augmenter les contrôles des écorces et emballages en bois en provenance de pays contaminés. Un groupe de travail dédié au nématode du pin a été créé en 2019 au sein de la plateforme d'épidémio-surveillance en santé des végétaux afin d'améliorer le dispositif de surveillance actuel. Un plan d'urgence décrivant les mesures à mettre en place en cas de foyer a été élaboré en 2019. Les syndicats représentant les professionnels des écorces de paillage et des emballages en bois ont été réunis et sensibilisés aux risques d'introduction du nématode du pin. À ce jour, aucun arbre sur pied ou abattu n'a été identifié comme contaminé, et les analyses sur près de 50 000 vecteurs piégés depuis 2013 ont confirmé l'absence de contamination. Le nématode n'a été détecté à ce jour que dans le cas d'interceptions sur des lots d'écorces ou des emballages en bois qui ont été aussitôt détruits. La France est donc toujours indemne de bursaphelenchus xylophilus.
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