Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 14/11/2019

Mme Catherine Dumas attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'opportunité de déclarer l'alimentation « grande cause nationale 2020 ».

Elle rappelle que la France fête cette année les dix ans de l'inscription du repas gastronomique des Français au patrimoine mondial immatériel de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). La place de l'alimentation en France est, en effet, intimement liée à son histoire et à ses territoires et son rôle social est essentiel.

Elle souligne que parallèlement à une gastronomie d'excellence que le monde entier nous reconnaît, des familles peinent à se nourrir suffisamment et correctement chaque jour. Lancés par un comédien en 1985, les restaurants du cœur distribuent chaque année 130 millions de repas, une aide alimentaire qui constitue le volet fondamental de l'aide à la personne et représente le premier pas vers la réinsertion pour les 860 000 personnes accueillies.

Elle indique enfin que dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a invité la classe politique à faire de la lutte contre l'obésité une « cause nationale ». Elle note parallèlement que le Président de la République entend réunir prochainement, à Paris, un grand sommet « Paris Food Forum » afin de sensibiliser sur la nécessité du « bien manger ».

Elle l'interroge donc sur l'opportunité de déclarer l'alimentation « grande cause nationale » en 2020.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 04/12/2019

Réponse apportée en séance publique le 03/12/2019

Mme Catherine Dumas. Madame la présidente, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, en août dernier, dans le cadre d'une question écrite, j'ai tâché d'attirer l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'opportunité de déclarer l'alimentation « grande cause nationale 2020 ». Le temps passant et la nouvelle année se profilant, j'ai souhaité profiter de cette séance de questions orales pour réitérer ma proposition.

Madame la secrétaire d'État, je vous rappelle que la France fêtera, en 2020, les dix ans de l'inscription du « repas gastronomique des Français » au patrimoine culturel immatériel de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).

La place de l'alimentation en France est, vous le savez, intimement liée à notre histoire, à nos territoires et à son rôle social.

Je me permets de souligner que, parallèlement à l'existence d'une gastronomie d'excellence, que le monde entier nous reconnaît, des familles peinent malheureusement encore à se nourrir suffisamment et correctement chaque jour. C'est d'ailleurs pour cette raison que, lancés par Coluche en 1985, les Restaurants du cœur viennent de reprendre leur campagne. Ils distribueront, cette année encore, 130 millions de repas. Cette aide alimentaire constitue le volet fondamental de l'aide à la personne et représente le premier pas vers la réinsertion pour les 860 000 personnes qui en sont bénéficiaires.

Je veux ajouter que, dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a invité la classe politique à faire de la lutte contre l'obésité une « cause nationale » et que, parallèlement, le Président de la République entend réunir, au printemps prochain, à Paris, un grand sommet, intitulé Paris Food Forum, afin de sensibiliser à la nécessité du « bien manger ».

Pour toutes ces raisons, je me permets, par votre intermédiaire, madame la secrétaire d'État, d'interroger le ministre Didier Guillaume sur l'opportunité de déclarer l'alimentation « grande cause nationale » en 2020.

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Madame la sénatrice, ne pouvant être présent, M. Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation, m'a chargée de vous répondre.

Vous avez raison, nous pouvons et nous devons être fiers de notre alimentation en France. Elle est sûre, saine et durable. À l'heure où les liens n'ont jamais été aussi distendus entre agriculteurs et consommateurs, il me paraît essentiel de rappeler que notre pays est un pays d'excellence agricole et alimentaire.

L'alimentation est aussi porteuse de nombreux enjeux. Parallèlement aux enjeux nutritionnels, facteurs de santé, la promotion d'une alimentation de qualité, ancrée dans les territoires, en lien avec une agriculture résiliente, tournée vers l'agroécologie pour répondre aux enjeux de la transition écologique, est une priorité pour le Gouvernement.

Ainsi, une approche cohérente et interministérielle de l'action publique doit recouvrir tous les enjeux attachés à notre alimentation, en s'appuyant sur l'ensemble des acteurs et des parties prenantes de la chaîne alimentaire.

Dana le prolongement des États généraux de l'alimentation de 2017 et de l'adoption de la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable, dite loi Égalim, à la fin de 2018, le programme national de l'alimentation et de la nutrition vise à répondre de façon globale et cohérente à ces enjeux avec deux plans phares : le programme national pour l'alimentation (PNA) et le programme national nutrition santé (PNNS).

Ces plans déclinent des programmes d'action pour les années 2019 à 2023 afin de faire évoluer l'offre alimentaire, de lutter contre la précarité et le gaspillage alimentaires, de favoriser la relocalisation de notre alimentation, mais également de renforcer l'éducation à l'alimentation et de promouvoir notre patrimoine culinaire d'exception. Ces programmes sont déclinés dans chacune des régions et des territoires français.

Vous l'avez dit, l'année 2020 sera par ailleurs marquée par le dixième anniversaire de l'inscription du repas gastronomique des Français au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco.

L'alimentation fait déjà l'objet de nombreuses initiatives publiques et privées, notamment à la suite des états généraux. Dès lors, même si le label « grande cause nationale » peut être appliqué à l'alimentation au regard de son importance et des nombreux chantiers en cours, il ne semble pas nécessaire de le mettre en œuvre, l'alimentation étant déjà au cœur des politiques portées par le Gouvernement depuis 2017.

Mme la présidente. La parole est à Mme Catherine Dumas, pour la réplique.

Mme Catherine Dumas. Merci de ces informations, madame la secrétaire d'État.

Je me permets d'insister encore : je crois absolument nécessaire de mettre en œuvre ce label « grande cause nationale ». Je ne doute pas, madame la secrétaire d'État, compte tenu de vos responsabilités au sein du Gouvernement, que vous défendrez, à mes côtés, cette idée auprès du Premier ministre.

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