Question de M. RICHARD Alain (Val-d'Oise - LaREM) publiée le 30/01/2020

M. Alain Richard attire l'attention de Mme la ministre des sports sur l'insuffisance d'effectifs de maîtres-nageurs sauveteurs au regard des besoins.

L'agence nationale de santé publique a alerté dans une enquête parue à la fin du premier semestre 2019 (enquête noyades 2018) sur la forte augmentation du nombre de noyades accidentelles dans notre pays au cours du dernier triennat analysé : 1 265 en 2015 contre 1 649 en 2018 dont 406 suivies de décès. Si cette inquiétante progression peut s'expliquer par la multiplication et l'intensification des épisodes caniculaires et par l'essor du nombre d'équipements aquatiques privés, elle reste aussi et surtout accentuée par les lacunes en matière d'apprentissage de la natation. Face à ce constat, le Gouvernement a renforcé son action en lançant le plan « Aisance aquatique » (visant à prévenir les risques de noyades en responsabilisant et sensibilisant les parents de jeunes enfants), le plan développement des piscines (dotant des territoires en carence de bassins d'apprentissage) et le dispositif national « J'apprends à nager » (financement de cours de natation pendant les vacances scolaires, le week-end ou lors des temps périscolaires pour environ 450 000 enfants) qui ont obtenu de bons résultats. Néanmoins, ces efforts se heurtent à la baisse continue du nombre de maîtres-nageurs sauveteurs recensés en France, induite par les contraintes liées à l'obtention du brevet nécessaire à l'exercice de la profession (le brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport - BPJEPS). En effet, la longueur de la formation (une année à temps plein) couplée à son coût élevé (3 à 6 000 € pour la formation en elle-même auxquels s'ajoutent les frais annexes de logement, transport, nourriture…), conduit les publics susceptibles de s'y intéresser et notamment les jeunes en formation ou en recherche d'emploi à s'en détourner. La pénurie de maîtres-nageurs diplômés aboutit à une moindre ouverture de certains équipements dans les territoires ou le recours à des personnes titulaires du brevet national de sauvetage aquatique (BNSA), habilitées à surveiller mais pas à enseigner.

Ce constat appelle, en concertation avec les collectivités territoriales et les acteurs associatifs et syndicaux de la profession, la nécessaire réforme de la formation dispensée aux maîtres-nageurs sauveteurs dans le but de la rendre plus attractive, financièrement plus soutenable et surtout plus rapide.

Il lui demande donc comment elle entend traiter ce sujet affectant sérieusement l'accès en sécurité des publics aux activités nautiques.

- page 505

Transmise au Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques


La question est caduque

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