Question de M. LOUAULT Pierre (Indre-et-Loire - UC) publiée le 30/01/2020
M. Pierre Louault attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la situation des proches-aidants, notamment dans l'accompagnement des personnes qui dépendent de la psychiatrie et reçoivent un suivi externe ou encore des personnes âgées en situation de dépendance.
Les proches-aidants sont souvent la famille de ces personnes malades ou dépendantes et n'ont pas forcément le savoir-faire médical pour accompagner leurs proches. Ils peuvent avoir une méconnaissance des effets des différents médicaments prescrits aux malades, et font face, de surcroît, a de grandes difficultés à trouver des infirmiers psychiatriques disponibles, particulièrement dans les territoires ruraux.
D'un autre côté, les professions de santé ignorent et ne souhaitent pas être en contact avec les proches-aidants en préférant un lien direct avec le patient, alors même que les proches-aidants sont en première ligne lors des troubles de comportement. Sans contact avec les médecins ou les psychiatres, ils se sentent souvent démunis et atteints par ces situations difficiles, qui peuvent jusqu'à avoir des conséquences sur leur vie privée.
Aujourd'hui, à défaut d'accompagnement médical insuffisant, trois pistes d'amélioration seraient à mettre en œuvre :
un travail rapproché entre le psychiatre et les proches aidants pour assurer un meilleur suivi des patients tout en permettant aux proches aidants d'aborder plus sereinement leur engagement.
La mise en place d'un référent ou d'un point de contact qui apporterait conseils et actions à suivre pour les cas de psychiatrie, solution efficace pour soulager le travail des proches-aidants.
Enfin, la mise en place d'une formation à destination des proches-aidants, sur les démarches à suivre auprès de patients atteints de troubles psychiatriques.
C'est pourquoi il souhaiterait être éclairé sur les solutions qu'elle compte mettre en œuvre pour aider aux mieux les proches-aidants dans ces situations difficiles.
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Transmise au Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie
Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 14/10/2021
Les aidants représentent entre 8 à 11 millions de personnes accompagnant au quotidien un proche en situation de maladie ou de handicap, ou en perte d'autonomie due à l'âge. Aussi, malgré une implication personnelle que beaucoup estiment « naturelle » s'agissant d'un de leurs proches, de nombreuses enquêtes mettent en évidence les impacts négatifs du rôle d'aidant sur leur vie professionnelle et sociale, leurs revenus, leur état de santé et leur bien-être. C'est pourquoi leur reconnaissance et leur soutien représentent un enjeu social important, a fortiori compte tenu du vieillissement de la population. Le soutien des proches aidants est l'une des priorités du Gouvernement, tel que rappelé par le Premier Ministre, le 28 octobre 2019, lors de l'annonce du lancement de la stratégie nationale « Agir pour les aidants 2020-2022 ». Des actions significatives ont déjà été mises en uvre pour permettre une meilleure conciliation de la vie personnelle et de la vie professionnelle notamment avec l'ouverture du congé de proche aidant à tous les salariés des secteurs privé et public, sans condition d'ancienneté, et un assouplissement des modalités du congé de présence parentale. La création de l'allocation journalière de proche aidant (AJPA) indemnisant ce congé durant 3 mois au plus est également ouverte aux travailleurs indépendants et aux demandeurs d'emplois. L'AJPA ouvre aussi droit systématiquement et gratuitement à l'affiliation vieillesse des parents au foyer (AVPF). Le renforcement de l'offre de répit pour les proches aidants est une priorité. De nombreuses solutions ont été déployées sur les territoires pendant la crise sanitaire par les agences régionales de santé, les départements et les professionnels de santé et les acteurs du secteur médico-social. Un numéro de téléphone unique a été mis à la disposition des aidants : 0 800 360 360. Cette stratégie apporte également une attention et un soutien tout particulier aux jeunes aidants en leur permettant notamment d'accéder à des aménagements des conditions d'assiduité et d'examen dans l'enseignement supérieur. Des actions de sensibilisation des personnels des collèges et lycées ont été engagées. Les mesures destinées aux aidants ne sont cependant pas suffisamment connues. Un travail est engagé avec les associations pour identifier les freins afin de simplifier les démarches et améliorer l'accès aux droits des personnes. Le CNSA a lancé des initiatives de formation des aidants afin de leur permettre d'être outillés face aux spécificités de leur engagement d'aidant, notamment en matière psychiatrique.
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