Question de M. GOLD Éric (Puy-de-Dôme - RDSE) publiée le 13/02/2020
M. Éric Gold attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les surfaces pastorales qui sont des terres ayant une valeur agricole et sociétale très importante. Certaines d'entre elles ont même connu récemment une reconnaissance par une inscription au patrimoine mondial de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) (Chaîne des puys, Causses et Cévennes...). Les surfaces pastorales garantissent des paysages ouverts, sources d'attractivité touristique aussi bien qu'une ressource alimentaire résiliente dans le contexte actuel de changement climatique. Elles permettent la valorisation de surfaces dans un contexte local de déprise agricole fréquente. Le maintien de l'activité pastorale, la préservation de la biodiversité, l'ouverture des milieux, la lutte contre les incendies sont essentiels à la vie de nos territoires. Pourtant, du fait de leur hétérogénéité, les pratiques pastorales et les surfaces ne sont pas toujours reconnues par la politique agricole commune (PAC), car l'évaluation de l'éligibilité de ces surfaces et la manière de les contrôler sont rendues difficiles, subjectives ou excluantes, notamment pour les petites fermes qui subissent un traitement inéquitable. Avec la PAC post-2020, la France pourrait avoir plus de marges de manœuvre pour reconnaître les surfaces pastorales. Il lui demande donc s'il entend veiller à l'éligibilité de ces surfaces au titre des aides du premier pilier de la PAC, avec un système plus juste et plus simple.
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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 12/03/2020
Compte tenu de l'importance des surfaces pastorales pour le maintien de la diversité des paysages et d'une activité agricole pérenne, la France a fait le choix dès 2015 de rendre admissibles en tant que prairies permanentes les surfaces pastorales à prédominance ligneuse dans vingt-trois départements des massifs montagneux et du pourtour méditerranéen. Cette reconnaissance a été étendue en 2018 à quinze départements supplémentaires. Cependant, plusieurs audits de la Commission européenne ont conclu que la France a pris en compte certaines surfaces admissibles de façon trop importante, ce qui fait peser un risque de refus d'apurement des comptes. La méthode de calcul de la surface admissible des prairies et pâturages permanents utilisée pour la détermination du montant des aides (méthode dite du « prorata ») a donc été revue à compter de la campagne 2018 dans l'objectif de maintenir et soutenir ces surfaces et de sécuriser juridiquement leur admissibilité aux aides. Des précisions supplémentaires ont également été apportées aux différents types de critères qui permettent de déterminer cette surface admissible, notamment en ce qui concerne l'évaluation des indices de pâturabilité de la parcelle. Pour autant, si la Commission a reconnu une nette amélioration du dispositif, quelques griefs subsistent, sur lesquels il est nécessaire de travailler. Par ailleurs, des évolutions ont été apportées sur les modalités de contrôle pour permettre aux exploitants d'apporter plus facilement des éléments probants. La prise en compte sous certaines conditions du cahier de pâturage a ainsi été retenue en 2019 afin de permettre la vérification de l'utilisation effective de parcelles pâturées une partie de l'année, mais sur lesquelles les indices de pâturage sont absents ou difficiles à contrôler lors de la période effective des contrôles. Pour la politique agricole commune (PAC) post-2020, l'éligibilité de ces surfaces pastorales doit être préservée. C'est pourquoi dans le cadre des négociations en cours sur la future PAC, la France porte la nécessité de conserver dans le futur texte les avancées obtenues suite à l'adoption en 2017 du règlement dit « Omnibus », qui permettent de reconnaître plus facilement certaines surfaces pastorales comme des surfaces agricoles. La réflexion sur la sécurisation des surfaces pastorales dans la future PAC associe tous les acteurs concernés. Une première réunion sur ce thème a eu lieu le 19 juin 2019. Les travaux continueront en 2020 avec les mêmes acteurs et permettront d'étudier si d'autres modalités de gestion plus simples pour les exploitants et l'administration sont possibles.
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