Question de Mme JASMIN Victoire (Guadeloupe - SOCR) publiée le 30/04/2020
Mme Victoire Jasmin souhaite attirer l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur les besoins urgents des structures hospitalières en Guadeloupe, en vue du déconfinement annoncé par le président de la République, au 11 mai 2020.
En effet, en dépit de la mobilisation de tous les acteurs de la santé, de l'agence régionale de la santé et des collectivités locales de Guadeloupe, les moyens pour préparer sereinement le déconfinement de l'archipel guadeloupéen s'avèrent encore aujourd'hui malheureusement toujours insuffisants par rapport aux besoins identifiés au début de l'épidémie du Covid-19.
Si l'on peut légitiment se féliciter de l'investissement et du dévouement sans limite de la part du personnel soignant, et non soignant, des établissements de santé et médico-sociaux de Guadeloupe, toutefois, de nombreuses difficultés déjà structurelles, devenues prégnantes depuis l'incendie du centre hospitalier universitaire (CHU) en 2017, sont, dans ce contexte épidémique, désormais intenables.
Au-delà de la fragilité des structures de soins, de la désertification médicale de certaines communes de Guadeloupe, des coupures d'eau régulières affectant une partie de la population, rendant plus difficile, encore, le respect de certaines recommandations sanitaires, au-delà des risques de comorbidités plus élevés que dans la moyenne de la population française, c'est surtout la pénurie des masques de protection, tant pour les hôpitaux publics, que pour les cliniques privées, pour les soignants du libéral, pour les personnels des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), et pour les personnes en contact avec le public, qui doit faire d'urgence l'objet d'un pont aérien régulier entre l'hexagone et la Guadeloupe.
Le renforcement dès à présent de la capacité d'accueil en lits de réanimation, avec des moyens supplémentaires en matériel et en médicaments (scopes, respirateurs de réanimation et les sédatifs et curares nécessaires), pour atteindre les soixante-quatre lits de réanimation, comme cela fut préconisé par les experts locaux et le comité scientifique pour l'outre-mer, est prioritaire.
Enfin, le manque de tests et le manque des kits de tests nécessaires (qu'il s'agisse des tests PCR (réaction de polymérisation en chaîne) permettant de détecter la maladie, ou de tests sérologiques sanguins, permettant de révéler la présence d'anticorps), rendent encore plus remarquable le travail des personnels des laboratoires de biologie de Guadeloupe. Et de ce fait, le renforcement des capacités de dépistage avec l'acquisition d'un automate supplémentaire pour le CHU, sera fondamental lors de la levée du confinement, pour permettre le diagnostic du SARS-CoV-2 pour l'ensemble de l'archipel de la Guadeloupe.
Ainsi, elle souhaite connaître les mesures urgentes qui seront prises par le Gouvernement pour répondre aux besoins des structures hospitalières en Guadeloupe, en vue du déconfinement de la population.
Par ailleurs, elle souhaite également connaître les suites qui ont été données aux précédentes demandes, d'une part, de revalorisation des moyens financiers des hôpitaux en outre-mer par la révision des coefficients géographiques pour les Antilles et, d'autre part, de création d'une enveloppe de missions d'intérêt général (MIG) spécifique pour les outre-mer.
- page 2002
Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question est caduque
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