Question de Mme GRÉAUME Michelle (Nord - CRCE) publiée le 30/04/2020

Mme Michelle Gréaume attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la prise en charge des personnes atteintes de diabète durant l'épidémie de Covid-19 et sur les risques liés à un non-recours aux soins pendant cette période.

Parmi les patients développant les formes les plus graves du Covid-19, les diabétiques sont très représentés, d'après les premières études menées sur le virus. En France, où le lien entre l'obésité et le diabète est clairement établi, 80 % des patients en réanimation souffrent de surpoids ou d'obésité.

Ces patients, particulièrement fragiles face à cette épidémie donc, doivent être soigneusement et régulièrement suivis pour éviter les nombreuses complications liées à leur pathologie, notamment en pédicurie, en ophtalmologie… Or, la période actuelle occasionne de nombreuses ruptures de soins, par crainte de la contamination mais également parce que les praticiens ont dû fermer leurs cabinets.

Cette situation fait craindre une « bombe à retardement » par le collège de médecine générale, car la détérioration du suivi et de la qualité des soins apportés aux patients fragiles, ou souffrant de polypathologies, risque d'entraîner une augmentation des complications voire de la mortalité dans les prochains mois.

Elle renforce la nécessité de mettre en place les revendications portées de longue date par les fédérations de patients et le corps médical. Il s'agirait notamment de mettre en place un grand plan diabète, avec un dépistage massif de la population, en garantissant l'accès de tous aux soins et l'accompagnement dans la pathologie via des « maisons du diabète ». Une grande campagne de prévention de la maladie et des risques qui y sont liés devrait être mise en place par les pouvoirs publics.
Cela permettrait d'ouvrir la réflexion sur des propositions telles que l'interdiction de la publicité pour des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle dans les programmes télévisés destinés aux enfants de moins de 16 ans, alors que l'organisation mondiale de la santé (OMS) considère le marketing publicitaire comme un facteur de risque.

Elle l'interroge donc sur les mesures de santé publique qui seront mises en place pour protéger la santé des personnes atteintes de diabètes, pendant et après la crise sanitaire actuelle.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 30/07/2020

En 2016, plus 3,3 millions de personnes étaient traitées pharmacologiquement pour diabète en France. Le diabète de type 2 représente 92 % des cas de diabète et il est lié à l'évolution des habitudes de vie : activité physique insuffisante et sédentarité, alimentation déséquilibrée, surpoids et obésité. Le diabète est un facteur de risque majeur de maladie cardio-neurovasculaire, première cause de décès chez les diabétiques. La stratégie nationale de santé 2018-2022 et le Plan national de santé publique « Priorité prévention » affichent résolument le cap de la prévention des maladies chroniques. Ils structurent un cadre de prévention du diabète, avec les autres maladies non transmissibles, sur plusieurs dimensions, et en particulier les déterminants sociaux-environnementaux. La promotion d'une alimentation saine et d'une activité physique régulière sont des leviers majeurs agissant sur la prévention primaire du diabète, et aussi sur sa prise en charge. Dans la phase aigüe de l'épidémie et du confinement, la Haute autorité de santé (HAS) a produit en urgence plusieurs recommandations relative à la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques somatiques pendant la période de confinement [https://www.has-sante.fr/jcms/p_3168634/fr/assurer-la-continuite-de-la-prise-en-charge-des-personnes-atteintes-de-maladies-chroniques-somatiques-pendant-la-periode-de-confinement-en-ville] et à la prise en charge ambulatoire des patients atteints de diabète de type 1 et 2 [https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020 04/diabete_poursuivre_ses_soins_et_faire_face_au_covid-19_-_guide_patient.pdf]. La HAS et la Fédération française des diabétiques (FFD) ont publié également le 30 avril un guide pour les patients « Diabète : poursuivre ses soins et faire face au COVID-19 » [https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020 04/diabete_poursuivre_ses_soins_et_faire_face_au_covid-19_-_guide_patient.pdf] ; il s'agit d'éviter le risque de rupture de la prise en charge des patients fragiles et assurer la continuité des soins des personnes atteintes de maladies chroniques somatiques pendant la période de confinement en ville, notamment des personnes diabétiques ou obèses, repérés comme personnes à risque de forme grave. De nombreuses mesures mises en place par le ministère chargé de la santé contribuent à la lutte contre le diabète, selon deux grandes orientations : promouvoir la santé en population générale pour des habitudes de vie saines à tous les âges de la vie, et réduire le risque de diabète dans les soins de premier recours. La diffusion du Nutri-score, la taxation des sodas, la promotion des mobilités actives sont des engagements pionniers de cette politique. D'autres mesures sont prévues : étendre l'éducation à l'alimentation de la maternelle au lycée : des outils pédagogiques pour l'éducation à l'alimentation, promouvoir des activités physiques et sportives auprès des enfants, des jeunes et des étudiants dans tous les temps éducatifs ; promouvoir dans les médias audiovisuels une alimentation favorable pour la santé s'appuyant sur les repères nutritionnels du Programme national nutrition santé (PNNS), par une charte alimentaire. La pratique du dépistage est couramment pratiquée dans les soins de santé primaire, et la haute autorité de santé a engagé la mise à jour des guides de bonne pratique relatifs au diabète de type 2 et aux dyslipidémies à destination des professionnels de santé. Pour faciliter l'accès à l'activité physique adaptée pour les personnes atteintes de maladie chronique, dont le diabète, 101 maisons sport santé ont été labellisées suite à un appel à projets en 2019. Enfin, la direction générale de la santé soutient la semaine nationale de prévention du diabète de la Fédération française des diabétiques, menée sur l'ensemble du territoire national par ses associations fédérées. Cette action communique et sensibilise sur le risque du diabète, l'invitation des personnes à risque au dépistage du diabète. En 2020, la communication porte plus particulièrement sur l'association du risque diabète et hypertension artérielle.

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