Question de M. PERRIN Cédric (Territoire de Belfort - Les Républicains) publiée le 18/06/2020

Question posée en séance publique le 17/06/2020

M. le président. La parole est à M. Cédric Perrin, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Cédric Perrin. Ma question s'adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.

L'hôpital public est en crise. Les soignants souffrent. Le Ségur de la santé doit permettre de répondre à ces difficultés. Le Président de la République a promis un système plus souple, plus simple, plus proche, revalorisant le collectif, le sens de l'équipe et l'initiative des professionnels.

L'ouverture de ce chantier s'imposait, mais, trois semaines après cette excellente nouvelle, nous éprouvons quelques inquiétudes majeures : le Gouvernement est absent de la table des négociations et les syndicats d'infirmiers n'étaient même pas conviés… Le doute gagne de très nombreuses organisations syndicales, qui déplorent des sujets escamotés et craignent que les arbitrages ne soient déjà réalisés. Elles redoutent un simulacre de concertation destiné à calmer leur colère. « Grande foutaise » selon certains urgentistes, le Ségur de la santé suscite l'hostilité de tous les soignants qui manifestaient partout en France hier.

Les soignants attendent des garanties, financières bien sûr, mais pas seulement. Ils attendent des garanties sur les conditions de travail, sur la question des effectifs hospitaliers, sur la formation et la recherche médicale, qui doivent être liées aux soins pour préparer nos soignants aux métiers de demain. Il faut de telles garanties pour refaire de la France un pays leader en matière de prévention et de soin. Il faut des garanties quant à la place qu'occuperont les territoires dans la direction des soins, la médecine de ville, les agences régionales de santé (ARS), les centres hospitaliers universitaires (CHU) ou encore l'hôpital privé.

Si l'on ne rompt pas avec le fléau bureaucratique, la centralisation de la décision, le cloisonnement des structures, l'augmentation des salaires soulagera momentanément la douleur sans soigner le mal profond.

Le Gouvernement entend-il enfin adopter une méthode de réelle concertation, qui s'appuie sur les territoires et sur les soignants ?


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé publiée le 18/06/2020

Réponse apportée en séance publique le 17/06/2020

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé.

Mme Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé. Monsieur le sénateur Cédric Perrin, les manifestations qui ont eu lieu hier reflètent ce qu'attendent l'ensemble des soignants et ce qu'ils ont pu vivre durant la crise. C'est pourquoi le Président de la République et le Premier ministre se sont exprimés et engagés à travailler à la revalorisation, surtout salariale, des personnels du secteur hospitalier, mais aussi du secteur médico-social, notamment par le biais des Ehpad.

Si, après les crises qu'il a vécues depuis plusieurs années, notre système de santé a tenu face au Covid-19, c'est grâce aux soignants et à des coopérations sans précédent entre hôpital public et hôpital privé, entre médecine de ville et hôpital. Des lourdeurs ont pu être levées grâce à l'instauration d'un dialogue répondant à un seul objectif : soigner et sauver nos concitoyens.

C'est dans ce cadre que le Ségur de la santé a été lancé par le Premier ministre et le ministre des solidarités et de la santé. Cette concertation, nous la voulons rapide, parce que les réponses doivent être apportées rapidement. C'est une demande des soignants, c'est une nécessité pour l'ensemble du système de santé. Les consultations sont en cours. De premières propositions seront avancées mi-juillet. Près de 300 acteurs, y compris des représentants des infirmiers, sont réunis autour de la table. Des groupes de travail sur quatre grandes thématiques, dont celle de la revalorisation, ont été constitués. Un temps spécifique a été laissé aux territoires, pour faire remonter les bonnes pratiques de gestion de la crise du Covid-19. (M. François Patriat applaudit.)

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